Le chômage des jeunes prend de plus en plus de l’ampleur sur l’ensemble de la République Démocratique du Congo. Selon le condensé d’informations statistiques publié en 2015 par la Banque Centrale du Congo, le taux de chômage en RDC est de 43% alors que des études indépendantes faites en 2018 parlent de 65%.
Il faut pourtant noter que dans plusieurs services étatiques, des offres d’emplois sont rarement affichées et le processus de recrutement de nouveaux agents est toujours opaque.
Il s’agit des services comme la Direction Générale des Impôts DGI, la Direction Générale des Migrations DGM, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ex INSS, l’Institut National de Préparation Professionnelle INPP, l’Office Congolais de Contrôle OCC, l’Office National du Café actuel ONAPAC, la SNEL, la REGIDESO, la DGRAD, et l’OGEFREM et la Direction Générale des Douanes et Accises DGDA ex OFIDA.
Selon des sources internes, des engagements au sein de ces services se font sur base des appartenances politiques et en fonction des recommandations des acteurs politiques influents à partir de Kinshasa.
Cette manière d’agir de la part des hautes autorités de la République fâche des milliers des jeunes congolais et sud-Kivutiens en particulier qui, dans des messages sur les réseaux sociaux, s’interrogent sur ces pratiques.
Ces jeunes à majorité des désœuvrés et sous employés pensent que cette pratique ne respecte pas la Constitution qui donne à chaque congolais le droit à un travail décent et l’obligation est faite à l’Etat qui en doit garantir un accès équitable à tous.
Nombreux regrettent de voir que lorsqu’il s’agit des recrutements au sein de l’armée et de la Police, des communiqués sont diffusés dans presque toutes les chaines des radios et télévisions mais pour d’autres services, c’est un silence radio.
Ils estiment que c’est parce que l’armée et la police sont toujours clochardisées avec des salaires quasi inexistants que l’on y invite les gens mais pour des services qui génèrent des moyens, le système est de plus en plus verrouillé.
Aujourd’hui, la publication des offres d’emplois est plutôt exigée aux ONG alors que c’est l’Etat qui est le premier employeur et par ricochet, devrait être le modèle dans la promotion des droits surtout le droit d’accéder à l’emploi.
Des analystes estiment que si le nouveau chef de l’Etat Félix Tshisekedi veut véritablement améliorer le social et créer des emplois, il serait bon de repenser le système recrutement dans les institutions et établissements étatiques et para étatiques.
Ceci en mettant fin au système de clientélisme et de népotisme qui ont élu domicile et qui, selon plusieurs observateurs, sont à la base de l’improductivité et/ou le manque d’efficacité des uns et des autres.
Selon une étude de la Banque Mondiale plus de 9000 jeunes diplômés de la RDC formés dans les universités et instituts supérieurs sont reversés sur le marché de l’emploi, d’où l’intérêt encore une fois d’une vraie politique de l’emploi au pays.