La situation financière, socioéconomique et administrative dans laquelle sont placés les administrateurs des huit territoires de la province du Sud-Kivu n’offrent pas des garanties quant à la qualité du travail qu’ils sont amenés à rendre aux administrés.
Selon ce constat fait par la Rédaction de Radio Maendeleo après plusieurs descentes dans ces entités, plusieurs défis sont à relever car leurs animateurs font face à d’énormes difficultés dans l’exercice de leurs fonctions énumérées à l’article 10 de la loi portant subdivision des entités à l’intérieur des provinces.
Selon cette disposition, ces missions consistent à veiller au maintien de l’ordre public sur toute l’étendue de sa juridiction et dresser un rapport sur le comportement des éléments des services spécialisés de renseignement, de la police nationale et des forces armées cantonnés dans sa juridiction.
Ils doivent également veiller à l’entretien des réseaux routiers d’intérêt national et local et à l’implantation des poteaux de signalisation des ponts et rivières ainsi que des agglomérations et même assurer la sauvegarde du patrimoine de l’Etat.
Il faut portant noter que sur le plan financier, les administrateurs des huit territoires se plaignent du manque des moyens nécessaires pour réaliser ces missions.
Pour eux, les entités très vastes et ne bénéficient ni de la rétrocession à l’instar des responsables des entités territoriales décentralisées et moins encore d’une dotation nécessaire pourtant, selon l’article 8 de la loi précitée, ils sont les représentants du chef de l’Etat dans leurs entités.
Ce manque des moyens financiers a d’ailleurs poussé les administrateurs des territoires à saisir le gouvernement central de la République pour réclamer les avantages sociaux dont ils n’ont jamais bénéficié depuis leur entrée en fonction soit le 25 janvier 2018.
Dans cette lettre, ces cadres de la territoriale avaient fustigé également le fait que même le montant de 1000 dollars que le Gouverneur de province doit leur donner pour le fonctionnement de leurs bureaux n’a jamais été libéré.
Cette situation empêche les administrateurs des territoires de bien travailler. Dans tous les territoires du Sud-Kivu, ils sont obligés de louer des taxis-motos sur lesquels ils montent avec plus de deux personnes pour aller intervenir dans des coins éloignés.
De même, certains administrateurs expliquent que pour avoir même des fournitures de bureau comme des papiers, des stylos, de l’encre et des moyens pour encadrer la police et les militaires, ils sont obligés d’attendre des perdiems à l’occasion des activités de certaines organisations nationales et internationales.
Ils regrettent de voir que tout le travail en rapport avec le développement des territoires leur a été réservé sans que les moyens conséquents suivent alors que les chefferies et les secteurs dont les limites se retrouvent à l’intérieur des territoires contrôlent toutes les taxes en plus de la rétrocession du pouvoir central.
Plusieurs analystes estiment qu’en tant que représentants personnels du Président de la République dans chacun des huit territoires de la province, les Administrateurs devraient bénéficier d’un traitement qui garantit leur dignité et la bonne conduite de leurs missions.
Ils estiment que le Président de la République devrait s’impliquer personnellement pour la matérialisation de la gouvernance à la base et refléter une bonne image de l’Etat, car c’est à travers ces animateurs, que la population voit la présence de l’Etat.