Les femmes petites commerçantes du Rwanda et de la République Démocratique du Congo sollicitent auprès des organisations régionales, la création des bureaux régionaux d’écoute et de facilitation.
Ceci pour obtenir assistance et orientation en cas de besoin par rapport aux tracasseries dont elles sont souvent victimes aux frontières.
Certaines femmes commerçantes de nationalité rwandaise rencontrées lundi 2 décembre 2019 à la frontière Ruzizi premier, frontière séparant la ville de Bukavu du district de Rusizi, indiquent qu’une fois à cette frontière, plusieurs personnes se prévalant comme des agents de certains services de l’Etat congolais leur exigent de l’argent pour traverser avec leurs marchandises.
Elles renseignent ce genre de tracasseries se répète et elles ne savent pas à quel service s’adresser pour présenter leurs plaintes et réclamer leurs droits.
« Je vends du lait yoghourt dans des bidons de 5 litres. Quand je traverse la frontière congolaise. Il y a des gents qui m’oblique 500 Franc congolais par Bidon et sans même me remettre une quittance. Je doute que cela soit légal. Si je refuse de payer il me menace de me retourner dans mon pays. Dans ce cas je me retrouve obligé de payer afin de traverser et aller dans la ville de Bukavu pour vendre ma marchandise. Je sais que ces petites marchandises ne sont pas soumises aux droits de douane au regard des conventions régionales. Il y a aussi des fois où, des personnes mal intentionnées nous ravissent nos marchandises et je manque où me plaindre pour réclamer mes droits », a déclarée Solange Isimbi, vendeuse de lait.
Elle dit se sentir discriminée et découragée dans des situations pareilles alors qu’elle ne vit que grâce à ses petites activités commerciales.
Solange Isambi appelle les autorités à penser à la création des petits bureaux d’écoute et de facilitation pour écouter les plaintes de ceux qui sont victimes de tracasseries et pour les aider à retrouver leurs droits pour une meilleure intégration régionale.
Interrogées, Certaines autres femmes petites commerçantes de nationalité congolaise soulignent qu’elles sont aussi souvent tracassées une fois sur le marché Rwandais et le grand problème réside dans l’incompréhension liée à la non maîtrise de la langue du pays d’accueil
« Je suis mère de 5 enfants et je vends des tomates, je me réveille aux moins chaque jour à 5h00 pour aller à la frontière et traverser dans les premières heures afin de m’approvisionner en marchandise. Je ne maîtrise pas le Kinyarwanda et je suis chaque fois Victime de cela. Un jour on s’est convenu avec un conducteur motocycliste rwandais que je vais payer 1000 franc congolais pour qu’il m’amène à la frontière Ruzizi premier. Mais quand on est arrivée, il a refusé de prendre 1000 franc congolais parce que mon billet était sale et il m’a exigé de lui payer 1000 francs Rwandais. Alors que je sais que 1000 rwandais vaut environ 1500 Francs congolais. Il a catégoriquement refusé de prendre l’argent qu’on s’est convenu et il m’a intimidé de m’amener à la police. Se sentant menacée, faible et voulant mettre fin à cette mésentente, j’ai été obligée de lui remettre 1500 francs congolais soit 1000 francs Rwandais qu’il a exigé. Pour moi c’est une grande perte. 500 franc congolais de plus, c’est un intérêt et le perdre gratuitement comme ça, c’est freiner ma progression et renforcée ma famille dans la pauvreté. Pour des telles tracasseries je ne sais pas à quel saint me vouer ni à quel service me plaindre pour réclamer mon droit. Des cas pareils se répètent souvent et je n’ai pas de choix », a expliqué Wivine M’Bisimwa.
A l’en croire, des autorités devraient s’impliquer pour trouver des services pour écouter les revendications de petites femmes commerçantes et les orienter pour un meilleur commerce transfrontalier.
Approchés, un agent de la direction générale de migration coté congolais, révèle sous anonymat qu’il y a des gens se prévalent être des agents des services publics et qui font des vas et viens à la frontière juste pour maltraiter et tracasser les femmes petites commerçantes qui n’ont pas des défenseurs à la frontière.
Il rappelle que les autorités tant au niveau provincial qu’au niveau national ont insisté uniquement que sur la présence de 4 services seulement aux frontières.
Il sied de noter que le petit commerce transfrontalier joue un rôle fondamental dans la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire dans toute l’Afrique.
Déogratias Cubaka