L’étape des plaidoiries, dernière avant le prononcé du jugement, dans l’affaire du détournement présumé des fonds alloués à l’érection des maisons préfabriquées dans le cadre du programme 100 jours du Chef de l’Etat a pris fin.
Ici l’essentiel des arguments de la défense
Après avoir ordonné une pause de 15 minutes et que les avocats de Jeannot Muhima aient plaidé non coupable, le Tribunal a redonné la parole aux parties pour les répliques.
« chaque partie a trente minutes », précise le Tribunal.
C’est ici que les avocats de Vital Kamerhe ayant constaté que le Tribunal s’est obstiné à ne pas répondre à leurs exceptions ont sorti leurs cartouches en termes de plaidoiries.
Alors que l’accusation soutenait que Kamerhe a tout orchestré, les avocats du chairman de l’UNC ont produit le discours du Chef de l’État devant les deux chambres réunies en congrès qui illustre le caractère urgent, l’intérêt et la procédure qui devraient caractériser l’exécution des travaux d’urgence des 100 jours du Chef de l’État.
C’est alors qu’ils ont démontré le caractère politique de ce procès qui, selon eux, ne vise pas la personne de Kamerhe mais le programme 100 jours du Chef de l’État et serait orchestré par les jaloux de sa réussite.
En droit les avocats de Vital Kamerhe ont alors démontré que les infractions de corruption et de détournement retenues contre leur client ne sont pas établies en fait comme en droit.
Ils s’appuient sur le fait que le réquisitoire du ministère public est plutôt fondé sur des suppositions et des analogies et non sur des preuves tangibles et palpables. En effet, rappellent-ils, à aucun moment l’on a pu prouver matériellement que Kamerhe a touché l’argent des mains de ses coaccusés Jammal Sammih et Jeannot Muhima.
Prenant la parole en dernier Jammal Sammih et Kamerhe clament leur innocence
Le patron de l’UNC déclare même que ce procès est plutôt politique et orienté contre le programme 100 jours du Chef de l’État.
Retraçant son parcours dans différentes fonctions, Vital Kamerhe dit rester serein pour tout ce qui pourrait arriver et déclare y avoir préparé son épouse Amida Shatur qui est venue lui rendre visite la matinée du jour ou tout le monde attendait les preuves.
Au sujet des acquisitions foncières et des avoirs en banque des membres de sa famille, Kamerhe rappelle qu’alors qu’il était encore à l’opposition, il a payé la caution de tous les candidats de son parti à la hauteur de plus de 10 millions de dollars aux élections de décembre 2018.
C’est ici qu’il bat en brèche les arguments allant dans le sens de l’enrichissement illicite qui proviendrait du détournement des fonds alloués à la construction des maisons préfabriquées dans le cadre du programme 100 jours.
« Ce n’est pas moi qui suis visé mais plutôt le chef de l’Etat Felix Tshisekedi » a conclu Vital Kamerhe.
Après cette étape, le Tribunal a pris l’affaire en délibéré aux environs de 20h50. La prochaine audience est fixée au 20 juin prochain. Elle sera consacrée au prononcé du jugement.
Lire ici les peines requises par le Ministère public https://www.radiomaendeleo.info/2020/06/11/justice/proces-100-jours-les-peines-des-travaux-forces-prison-ineligibilite-et-expulsion-proposees/
Etienne Mulindwa