Sensibiliser les filles et garçons ainsi que la communauté entière sur les droits humains, les droits des femmes et des enfants et l’égalité des sexes afin que soient éliminées les discriminations notamment celles liées à l’accès, la participation et la gestion des ressources minières dans les zones d’exploitation.
C’est parmi les objectifs que se fixe le projet « Droit des Femmes à la protection et à la participation pour l’égalité et la paix autour des mines artisanales du Sud-Kivu mis en œuvre par le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme BCNUDH en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture UNESCO et l’Organisation Internationale pour les Migrations – OIM.
La mise en œuvre de ce projet par du postulat selon lequel, les femmes et filles font face à plusieurs violations des droits humains. C’est entre autres la discrimination, les violences psychologiques physiques et économiques dans les sites miniers.
Ces violations s’illustrent souvent par l’exclusion des femmes à la gestion pourtant une grande proportion des femmes travaillent dans le secteur minier mais seuls de petits travaux moins rémunérateurs et qui les exposent aux dangers leur sont réservés.
« Dans les carrés miniers artisanaux du territoire de Shabunda, sur l’axe de Kigulube, les mécanismes institutionnels de régulation des activités de protection de l’exploitation minière sont absents et les structures d’encadrement et de suivi des activités minières mises en place par les exploitants ne garantissent pas les droits d’accès aux services sociaux de base et de participation à tous les niveaux des femmes qui sont confrontées à une taxation illégale, aux tracasseries administratives et policières et différentes formes de violences sexuelles et basées sur le genre au sein de leurs communautés dont le viol, le mariage forcé et précoce, les grossesses précoces, la prostitution forcée et le risque élevé de contracter le VIH. Il a également été constaté des croyances traditionnelles discriminatoires qui considèrent que les femmes ne peuvent pas creuser au risque de faire disparaître les minerais reléguant ainsi les femmes à des tâches subalternes particulièrement toxiques notamment à piler, trier et tamiser les minerais et les déchets sans protection », lit-on dans le terme de référence d’une séance de coaching des membres des clubs des droits des femmes et activités scolaires sur la promotion et la protection des droits des femmes et des filles.
Et de poursuivre « une étude de 2010 estimait autour de 400 000 à 550 000 mineurs artisanaux dans les provinces Orientale, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Katanga. Plusieurs études indiquent la présence importante des femmes dans les mines d’or. Malgré cette proportion importante des femmes travaillant dans le secteur minier, les inégalités de traitement, les abus et le déni de droits qu’elles subissent ne leur permettent pas de réaliser leur potentiel et de participer efficacement à la cohésion sociale, à la consolidation de la paix au niveau local et au développement durable ».
Un projet qui veut inverser la tendance
Dans le cadre de ce projet les membres des Clubs des droits des femmes sont coachés et participent aux sensibilisations pour renforcer leurs capacités dans la promotion des droits des femmes et filles, et collaborent avec les réseaux locaux et provinciaux de protection.
Ainsi le BCNUDH, UNESCO et OIM veulent appuyer et accompagner la RDC dans la réalisation de ses engagements vis-à-vis de sa population et de la communauté internationale, en ce qui concerne le Protocole optionnel à la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la Femme, la lutte contre l’impunité et l’accès à la justice pour les victimes.
Il sera aussi question de développer des programmes promoteurs du genre, la masculinité positive et le changement de mentalité sur l’équité du genre, la protection et l’assistance holistique aux victimes de violences sexuelles et basées sur le genre, le mariage forcé d’adolescents et enfants, l’éducation des filles et des femmes, les droits sexuels et de la reproduction,…
Ainsi, pour atteindre ces objectifs, plusieurs acteurs étatiques et non étatiques sont associés dans ce projet, c’est notamment la Division provinciale de genre, famille et enfant, la clinique juridiques ACPD, la Police de lutte contre les violences sexuelles et protection de l’enfant – PLVS et les écoles secondaires et d’autres partenaires locaux.
Le souci ici est de sensibiliser davantage les élèves, filles et garçons, et pour recycler les membres des clubs des droits de la femme en vue d’atteindre des résultats escomptés.
Il faudra surtout aboutir à l’amélioration du leadership féminin et la participation des femmes et des filles à tous les niveaux, y compris dans la gouvernance institutionnelle et communautaire ainsi que leur accès aux services sociaux de base et ainsi apporter des solutions durables aux conflits à répétition dans la zone.
Pour eux, ce projet vise aussi à lutter contre la marginalisation des femmes dans les différentes échelles de l’exploitation des minerais et d’amener les acteurs étatiques et non étatiques à agir conjointement et de manière complémentaire pour remédier à la situation des femmes dans ce secteur.
A travers ce projet, les agents de mines seront dotés des outils nécessaires pour gérer le secteur d’une manière efficace, inclusive et transparente avec les groupements des femmes, les acteurs de la société civile et d’autres partenaires, ajoute notre source.