Depuis le début de la session de mars 2017 à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, les députés provinciaux ont interpellé quatre ministres. Les différentes plénières ont porté sur quatre questions orales avec débat et deux interpellations. Les habitants se posent des questions sur l’impact de ces initiatives sur le vécu quotidien l’intérêt que cela présente au regard des besoins exprimés par la société Sud-Kivutienne.
Tout a commencé par le ministre de l’intérieur ECIBA MBOKO qui devrait s’expliquer sur la persistance de l’insécurité en province caractérisée par des assassinats ciblés, des enlèvements et bien d’autres cas de pillages des biens des paisibles citoyens.
Insécurité, le ministre en déphasage
Malgré les explications données, les députés provinciaux ont estimé que le ministre ECIBA MBOKO ne maitrise pas la sécurité. Ils estiment que la question devrait être adressée au gouverneur de province qui gère les fonds secrets de recherche mais aussi aux services de sécurité comme, la police, l’armée et l’ANR.
Dans sa conclusion, l’auteur de la question orale propose qu’on donne des moyens au ministre de l’intérieur afin qu’il soit à mesure de faire face à l’insécurité.
Les observateurs estiment qu’en dépit des explications données, aucune proposition concrète n’est faite pour juguler l’insécurité. Ils justifient cela par le fait que pendant que le ministre répond, des personnes continuent à être assassinées, d’autres enlevées et extorquées leurs biens.
En ce qui est des enlèvements, par exemple, les habitants ne comprennent pas comment un ravisseur peut utiliser un numéro pendant une semaine en train d’appeler pour la rançon sans que personne n’intervienne.
Malgré les alertes des familles victimes, ni les députés, ni les ministres et moins encore les services de sécurité ne s’impliquent pour les accompagner. C’est seulement après qu’ils viennent pour demander comment cela s’est passé.
Ministre des finances, sans finances !
De même, la ministre des finances a été entendue par les députés provinciaux. Ces derniers voulaient avoir des explications sur les véritables réalisations de la province, les raisons du non-paiement des agents du gouvernement provincial mais aussi la situation des régies financières de la province.
Au final, les réponses de la ministre n’ont pas convaincu estimant aussi que c’est le gouverneur de province qui devrait répondre car il centralise tous les pouvoirs. Les députés proposent la mise en place d’une commission de contrôle.
Aujourd’hui, rien ne semble s’améliorer. Les membres du gouvernement provincial ont toujours des arriérés de salaires et la monnaie congolaise continue à dévaluer. Aussi, aucune mesure n’est prise au niveau de la province pour atténuer ce choc.
Pour le ministre de l’EPSP et celui de la santé, il ressort qu’ils font preuve d’une irresponsabilité dans la gestion de leurs secteurs d’interventions.
Après les explications, le ministre de l’EPSP a convaincu mais celui de la santé est obligé de poser des gestes concrets à l’endroit des personnes citées dans l’assassinat du docteur Gildoris MAGADJU. Ce n’est qu’un début, affirme l’auteur de la question orale qui compte aller plus loin jusqu’à l’interpellation.
Le Ministre Bulindi, accusé de gestion opaque
Le dernier à avoir été entendu c’est le ministre des mines Bulindi APPOLINAIRE. Ce dernier est accusé de détournement d’au moins 30 000 dollars issus de la vente des cartes de négociants d’or, une gestion opaque au sein de son ministère et le Fonds Forestier National, FFN en sigle. A celui-ci on accuse même le fait d’avoir fait des travaux de réhabilitation au bureau du ministère. On le soupçonnerait d’avoir choisi une peinture semblable aux couleurs du drapeau de l’Alliance des Forces Démocratique du Congo AFDC, parti cher à Bahati Lukwebo.
Des interpellations pour voiler la face ou règlement des comptes?
Au regard de ce qui précède, certains observateurs estiment que cela ne pourra rien changer sur le terrain. Ces derniers vont jusqu’à qualifier du Théâtre ce qui se passe à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu.
Selon eux, il y a lieu de penser qu’à force d’avoir dépassé leurs mandats, certains députés provinciaux veulent donner l’impression à leurs électeurs qu’ils travaillent pourtant, dans la réalité ce n’est pas le cas.
D’autres habitants estiment que pour certains ministres il s’agit des règlements de compte. Ceci peut être prouvé par des messages envoyés à Kinshasa par certains élus et qui fuitent en retournant en province du sud-kivu.
Certaines personnes estiment qu’au lieu d’offrir des pièces des théâtres à la population, les élus provinciaux devraient réfléchir avec l’exécutif sur des mesures concrètes et rapides visant à résorber le chômage, encadrer les jeunes désœuvrés pour mettre fin à l’insécurité. Mais aussi renforcer des mesures pour décourager le détournement des deniers publics la gabegie financière et aider le gagne-petit à survivre pendant cette période dure de la hausse du dollar face aux francs congolais.
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