La journée internationale du travail est célébrée chaque année le 1er mai 2017. Le contexte dans lequel elle est célébrée varie d’année en année et selon chaque pays au gré des évolutions ou des reculs dans la manière d’encadrer les travailleurs, le niveau d’implication de l’Etat dans la création de l’emploi mais aussi la façon dont les différents syndicats plaident la cause des employés.
En République Démocratique du Congo la journée du 1er mai est déclarée chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national. Elle est célébrée diversement par les travailleurs.
Dans le temps, ce sont des défilés regroupant la masse laborieuse que l’on pouvait observer sur les artères principales de la ville pour marquer d’un cachet spécial cette journée.
Aujourd’hui, il s’observe un désintérêt des travailleurs, des employeurs, de certains syndicats pour la journée.
De même l’Etat est toujours présent mais semble habituée à une certaine routine pour recevoir des cahiers de charge ou mémorandum reprenant chaque année les problèmes auxquels font face les travailleurs sans y apporter des solutions.
Selon certains analystes, plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation.
En effet, le niveau du revenu mensuel de la plupart des travailleurs congolais du secteur public est resté le même et le salaire minimum interprofessionnel garanti SMIG en sigle fixé à 3 dollars par jour n’a pas augmenté depuis près de 15 ans.
Il faut pourtant noter que le coût de la vie est allé en sens inverse. Le taux de change du dollar américain contre le franc congolais a pris de l’ascenseur avec une incidence considérable sur les prix de tous les produits de première nécessité.
De même, la prime payée par les parents pour les études de leurs enfants pose toujours problème dans plusieurs familles, au détriment de l’éducation des enfants.
Ici au Sud-Kivu d’ailleurs, cette journée est célébrée dans un contexte de méfiance entre les dirigeants et les parents d’élèves finalistes au sujet de la hausse des frais de participation à l’EXETAT et au TENAFEP.
Il en ressort que pour ceux-là qui travaillent, il semble difficile de nouer les deux bouts du mois et satisfaire les besoins de leurs familles.
D’un autre côté, le taux du chômage en RDC est l’un des plus élevés du monde. Selon le dernier rapport d’indice sur le développement humain IDH publié en 2016, le gouvernement MATATA s’est réjoui d’avoir réduit ce taux à 43% à travers la création de 100.000 emplois depuis 2012.
Une affirmation non partagée par plusieurs analystes qui estiment que cela n’a rien à voir avec la réalité et ne tient pas compte de l’accroissement démographique en RDC.
Au Sud-Kivu, les analystes n’hésitent pas à affirmer que le nombre de chômeurs excède celui des personnes qui travaillent.
Dans un autre chapitre, que ce soit dans le secteur public ou privé, les employeurs préfèrent engager les journaliers sans contrat précis. Ces derniers n’ont d’autre choix que d’accepter faute de la situation de faiblesse dans laquelle ils sont placés.
Il en ressort qu’ils ne se reconnaissent pas comme véritables travailleurs pour être intéressés par la journée du 1er Mai.
Il faut noter, néanmoins que la responsabilité des syndicats dans cette situation n’est pas à négliger.
Au regard des divisions qui sont enregistrées dans les structures de défense des droits des employeurs n’inspirent pas confiance.
Certains pensent dans un contexte de méfiance, les syndicats ne peuvent plus bien les représenter. Ceci explique selon eux, leur désengagement dans les mouvements syndicaux car ils n’y voient plus un intérêt.
Comme on peut le constater, la partie de la population congolaise et sud-kivutienne traverse une situation particulièrement difficile qui lui fait penser que la journée du 1er mai est un non évènement.