La Société civile dans sa diversité au Sud-Kivu se vide de plus en plus de ses acteurs.
Dans les mouvements citoyens, les organisations de défense des droits humains, les faitières en commençant par le bureau de coordination, la nouvelle société civile, la Nouvelle Dynamique de la Société Civile ou encore le cadre de concertation, les acteurs ne cessent de s’afficher actuellement aux couleurs des partis politiques.
Que ce soit dans les villes ou dans les territoires, les acteurs de la société civile, les défenseurs des droits humains et même les membres des mouvements citoyens sont aujourd’hui candidats à l’un ou l’autre scrutin prévu le 20 décembre 2023.
Jadis engagés dans la défense des droits humains, la promotion de la bonne gouvernance en dénonçant les détournements des deniers publics et en exigeant plus de redevabilité et des actions de développement de la part des autorités, ces acteurs ne sont plus à rechercher, du moins pour l’instant, à la société civile.
Nombreux ont même arboré les couleurs des drapeaux des partis politiques qu’ils ont longtemps critiqués car, argumentaient-ils, ils étaient la principale source de malheur du peuple congolais.
Dans leurs arguments, plusieurs de ces acteurs sociaux en plein virage vers la politique justifient leur prise de position par le souci de poursuivre le combat entamé à la société civile dans les institutions officielles.
Il faut pourtant noter que d’autres acteurs de la société civile qui ont été parmi les premiers à virer en politique n’ont pas forcément été modèle dans la gestion de la chose publique depuis des années maintenant malgré leurs bonnes intentions au départ.
Dans l’opinion, des observateurs croient savoir que la société civile est devenue un tremplin pour les acteurs politiques.
Cette migration aurait pour conséquence de grignoter sur la crédibilité et l’indépendance de la société civile voire remettre en doute la capacité de ses acteurs à défendre les intérêts de la population.
Par ailleurs des questions se posent sur la capacité de ces nouveaux acteurs à faire face à la corruption ou de résister au reniement de leurs convictions lorsqu’il s’agit d’obéir à leurs autorités morales.
Au regard des défis présents et à venir, la nécessité de créer des structures citoyennes fortes à même de défendre de manière pérenne et sans compromissions, des observateurs estiment que des réformes s’imposent avec une nouvelle classe dont l’intégrité serait de moins en moins irréprochable.