Chaque année le 22 Mars, l’humanité célèbre la journée mondiale de l’eau. Pour cette année le thème retenu par l’organisation des Nations Unies est « l’eau pour la paix ». Ce thème est choisi en référence au contexte géopolitique actuel car l’accès à l’eau peut être un facteur stratégique à même de générer des conflits.
Dans la province du Sud-Kivu, cette journée est célébrée pendant que l’accès à l’eau reste un casse-tête autant pour les personnes habitant les 8 territoires que celles vivant dans la ville de Bukavu.
Pour ce qui est de la ville de Bukavu, plusieurs quartiers sont toujours insuffisamment servis pendant que d’autres n’ont pas carrément accès à cette denrée vitale.
En effet, c’est presque tous les matins et tous les soirs que des fils d’enfants et de personnes adultes sont visibles dans les rues de Bukavu à la recherche de l’eau parfois même celles des fontaines communément appelées Bizola.
Les personnes avec plus de moyens financiers quant à elles sillonnent la ville avec des bidons et autres récipients à bord de leurs véhicules pour tenter de trouver de l’eau et en faire une réserve d’un ou deux jours.
Des alertes en provenance des acteurs de la société civile dans plusieurs quartiers rapportent que le Lac-Kivu et la rivière Ruzizi sont devenus un rempart pour certaines familles qui s’y rendent non seulement pour puiser de l’eau mais aussi pour assurer la propreté de leurs effets ménagers.
Les mêmes alertes renseignent que même lorsque l’eau coule dans les robinets, la qualité pose problème. Il s’agit parfois d’une eau colorée ou avec un goût particulier, ce qui est contraire aux principes universels selon lesquels l’eau propre à un caractère incolore, inodore et insipide.
Cela fait que plusieurs ménages de Bukavu fassent recours à l’eau minérale pour la boisson, ce qui pourtant constitue une dépense de plus lorsqu’on a déjà payé ses factures à la société chargée de distribuer de l’eau.
Il faut pourtant noter qu’il s’agit d’un secteur déjà libéralisé mais aucun opérateur économique ne semble y attacher une attention particulière dans la province du Sud-Kivu contrairement à son voisin le Nord-Kivu et cela malgré les potentialités dans la ville et les territoires.
D’aucuns estiment qu’il est temps que la REGIDESO pense à améliorer ses services au profit de ses abonnés, étendre et renouveler son réseau mais aussi à d’autres opérateurs privés de s’intéresser au secteur.
Par Etienne Mulindwa