L’appel lancé par le consortium société civile, mouvements citoyens et partis politiques d’opposition à la journée ville morte ce mercredi 2 août a été largement suivi sur l’ensemble de la ville de Bukavu. D’après le constat fait par radio Maendeleo, les activités dans presque tous les marchés, les boutiques et magasins, les banques et sociétés de micro finances et même les véhicules qui exercent le transport en commun ont tourné au ralenti.
La ville de Bukavu s’est réveillée dans un état de timidité inhabituelle ce mercredi. Déjà dans la matinée jusqu’à 10h, l’on pouvait voir des attroupements des habitants un peu partout dans la ville et devant leurs habitations visiblement en train d’observer.
Sur avenue Patrice Emery Lumumba, toutes les boutiques, les magasins, pharmacies et alimentations sont restées fermées jusqu’en début d’après-midi à l’exception de quelques-unes qui étaient à demi ouvert et qui d’ailleurs ont refermé vers 15h.
Alors qu’entre 12h et 13h, l’avenue Patrice Emery Lumumba est souvent bondée de véhicules, aujourd’hui, la circulation était fluide.
La même observation a été faite sur la route allant de Labote en passant par la place dite feu rouge jusqu’à la place de l’Indépendance.
Sur avenue Industrielle en commençant par la place de l’Indépendance jusqu’au grand marché de Kadutu, tout semblait à un désert. En effet, sur une avenue où les habitants sont victimes tous les jours des bruits de tout ordre au vu de l’intensité des activités, tout a été différent car toutes les portes étaient fermées.
Au marché central de Kadutu, un endroit qui d’habitude est pris d’assaut par des milliers de vendeurs et acheteurs chaque jour à partir de 8h et malgré leur vie au taux du jour ces derniers ont décidé d’obéir au mot d’ordre de la ville morte.
En effet jusqu’en début d’après-midi, presque tous les étalages étaient vides et la journée dans le marché de Kadutu a ressemblé à une nuit ou aucune activité ne s’exerce.
Quelques vendeurs qui sont arrivés et qui ont tenté d’étaler leurs marchandises les ont remballés peu après 14h visiblement par la faible ambiance et l’absence des clients.
Toutefois nous apprenons que certaines personnes mal intentionnées sont venues perturber ceux qui avaient tenté d’étaler les marchandises. Selon le gérant du marché central de Kadutu Marthur ZAMUKULU, ce sont des gens qui voulaient piller les biens des vendeurs mais qui ont été chassé après intervention de la police.
L’on parle de biens et de l’argent perdus dans la débandade qui s’en est suivie.
Dans les marchés de Nyawera et Nguba, seuls les vendeurs de denrées alimentaires visiblement étaient visibles en début d’après-midi alors que d’autres étaient absents.
Dans les services étatiques, la situation est relative. Commençons par le gouvernorat de province ou aucun bureau n’a ouvert ses portes. Quelques agents rencontrés sur le lieu expliquent que les agents ont déclenché depuis lundi 31 juillet, une grève illimitée pour réclamer 11 mois d’arriérés de salaire.
Dans différents ministères et divisions que nous avons visités ainsi qu’à la mairie de Bukavu, certains agents cadres étaient assis dans leur bureaux alors que d’autres étaient massés dehors et d’autres perchés sur leurs fenêtre en train d’observer.
Ceux des agents à qui nous avons parlé affirment être venus pour répondre à l’appel de l’autorité urbaine et signer leur présence dans le registre.
En tout cas, pour le moins qu’on puisse dire, le deuxième baptême de feu pour la société civile en terme d’action citoyenne est une réussite.