Plusieurs institutions qui faisaient jadis la fierté de la province du Sud-Kivu dans le domaine de la recherche scientifiques, le domaine sanitaire et celui de la recherche agro vétérinaire sont actuellement délaissées et ne présentent plus l’image qu’elles avaient. C’est par exemple le centre des recherches en sciences naturelles de LWIRO CRSN LWIRO en sigle anciennement appelé IRSAC.
Construit en 1947 à l’époque coloniale soit treize ans avant l’indépendance, le Centre des Recherches en sciences Naturelles de Lwiro anciennement appelé IRSAC a longtemps joué le rôle de pionnier dans la recherche en Afrique centrale et à l’échelle continentale.
CRSN, pionnier de la recherche dans les grands lacs
Des recherches réalisées que ce soit en biologie, en géophysique, en environnement ou en nutrition ont abouti à des découvertes qui ont servi toute l’Afrique et ont permis d’améliorer les connaissances sur les espèces végétales et animales moins connues et dans bien d’autres domaines.
Malgré les évolutions enregistrées pendant toute la période coloniale et celle post coloniale jusqu’après 20 ans à peu près, la situation semble figée depuis un temps.
Une référence en sismologie mais oubliée
En ce qui concerne précisément le département de géophysique, le CRSN LWIRO était la référence dans la maîtrise de la sismologie et un centre à partir duquel la pluviométrie de toute la région des grands lacs était maîtrisée.
Des équipements dont disposait cette institution étaient de nature à faire face aux défis. A base de ces équipements, des découvertes étaient faites et publiées par les chercheurs qui du reste vivaient dans des conditions de travail optimal.
Actuellement, plus de cent chercheurs qui sont dans différents département du CRSN Lwiro ne bénéficient désormais que de petits moyens qui, selon nos sources, ne servent qu’à payer leur salaire.
En clair, les fonds pour la recherche, la maintenance et le renouvellement des équipements mais aussi la réhabilitation des bâtiments administratifs et scientifiques ne sont plus rendus disponibles.
Un centre de recherche sans matériels
Pour faire quelques publications, les chercheurs ne font que se débrouiller chacun et souvent sur base de petits financements des partenaires. Nous apprenons d’ailleurs que ces financements sont souvent orientés selon les intérêts des bailleurs de fonds car les résultats leur sont envoyés.
Il s’agit d’une institution qui, aujourd’hui, semble avoir perdu sa valeur alors qu’auparavant, il s’agissait d’un site que l’on pourrait qualifier de touristique au vue de l’intérêt qu’y apportaient plusieurs visiteurs du monde entier.
Cette institution a survécu aux guerres qui ont frappé l’Est de la RDC mais aussi au tremblement de terre de 2008 qui a pourtant causé plusieurs dégâts dans la région.
Des chercheurs délaissés
Aujourd’hui, pour connaître l’état des lieux du séisme à l’Est de la RDC, les yeux sont tournés vers Lwiro mais personne n’est intéressé à connaître si les chercheurs ont les moyens requis pour le travail.
Jusqu’à présent, nous apprenons que les chercheurs du CRSN/Lwiro cherchent en vain des fonds pour se rendre sur terrain à Walungu pour étudier le lieu où se situe l’épicentre du séisme qui secoué la région vendredi 5 septembre dernier.
Dans des salons scientifiques, les chercheurs ne cessent d’émettre le vœu de voir les autorités travailler de manière à redonner à cette institution ses lettres de noblesse et ainsi donner de la valeur aux scientifiques, mais l’attente risque de prendre encore beaucoup de temps.