Les activités n’ont toujours pas repris dans les écoles du groupement de Kamisimbi, dans le territoire de Walungu, et dans plusieurs autres groupements de Mudusa et de Mumosho, dans le territoire de Kabare.
Ceci fait suite aux troubles survenus la semaine dernière, lorsque des hommes armés se présentant comme des Wazalendo se sont introduits dans les écoles, menaçant de brûler celles qui continueraient à fonctionner ou d’attaquer les enseignants et les élèves qui continueraient à se présenter en classe, prétextant que la guerre n’était pas encore terminée.
Des enseignants, acteurs de la société civile et autres leaders contactés indiquent que, dans le groupement de Kamisimbi par exemple, aucune école n’a ouvert ses portes ce lundi 15 septembre 2025.
Ici, seules les écoles situées au centre de Kamisimbi avaient accueilli les élèves en début de cette année scolaire, mais les menaces proférées par ces éléments Wazalendo à l’endroit des élèves comme des enseignants ont provoqué l’arrêt des activités.
Des sources sur place indiquent que le même groupe Wazalendo aurait fait passer un message demandant aux élèves de retourner à l’école et aux enseignants de travailler sans inquiétude. Mais, au regard de la situation qui prévaut dans la zone, ce message a semblé peu rassurant pour les acteurs du secteur éducatif.
De leur côté, des parents interrogés disent craindre pour la sécurité de leurs enfants, qu’ils préfèrent garder à la maison au vu du contexte sécuritaire et des risques d’affrontements dans cette partie du Sud-Kivu.
Toujours en raison du contexte sécuritaire, le groupement de Kamisimbi s’est vidé d’une bonne partie de sa population, particulièrement les jeunes et les hommes qui, à défaut d’être assimilés aux Wazalendo, sont accusés de collaborer avec l’AFC/M23.
Par ailleurs, il est à ce jour difficile pour les hommes, femmes et enfants de se rendre dans les champs éloignés de leurs habitations, alors que la saison culturale A est déjà lancée, déplorent des sources contactées sur place.
Les principaux marais où les habitants cultivent, notamment Cironge, Cikalana et celui communément appelé chez Cikiza, ou encore le chantier de briques Kagera qui emploie des centaines de personnes, sont aujourd’hui abandonnés, faute d’accessibilité en raison de l’insécurité.
La situation est quasi similaire dans certains villages voisins, comme Mandwe dans le groupement de Mumosho et Chimpwiji dans le groupement de Mudusa, en territoire de Kabare.
Ici aussi, plusieurs parents ont choisi de ne pas envoyer leurs enfants à l’école ce lundi 15 septembre, après la terreur observée la semaine dernière, le temps d’observer et de se rassurer que la sécurité est bien rétablie.
Aux environs de 9 h 30, quelques enseignants et responsables d’écoles ont été aperçus rentrant chez eux après avoir passé quelques heures à l’école mais sans aucun élève, témoignent des acteurs de la société civile locale.
Précisons qu’en fin de semaine dernière, l’administrateur du territoire de Kabare, sous l’AFC/M23, Élie Rubabura Espoir, s’est rendu à Mudusa et à Mumosho pour rassurer les enseignants, les parents et les élèves, leur demandant de reprendre le chemin de l’école.
Il a alors affirmé que toutes les dispositions étaient prises pour que les activités scolaires se déroulent dans de bonnes conditions.
Par Étienne Mulindwa