Les festivités de Noël et du Nouvel An ne revêtent pas le même éclat cette année dans plusieurs territoires du Sud-Kivu.
Dans une province habituellement marquée par la chaleur humaine et les célébrations familiales, la réalité actuelle plonge une partie de la population dans la peur, la précarité et l’incertitude.
Dans le territoire de Kabare, par exemple, les villages de Birava, Lugendo et Ishungu tentent tant bien que mal de maintenir l’esprit des fêtes, malgré une saison agricole peu clémente.
À en croire nos sources sur place, l’absence prolongée des pluies a durement frappé la production vivrière, privant les familles des denrées de base souvent utilisées pendant cette période.
À Mudaka, l’ambiance est quasi inexistante. Beaucoup de ménages se sentent livrés à eux-mêmes, avec peu d’espoir.
Du côté de Mumosho, une partie de la population ne compte que sur d’éventuelles récoltes d’haricots pour survivre, dans un climat d’angoisse et de fragilité économique.
À en croire nos sources contactées à Itara et Bushumba, la situation reste tendue. Le meurtre récent d’un habitant, attribué à des hommes non identifiés, a ravivé les craintes.
Malgré cela, certaines familles ont débuté les récoltes, mais la fermeture du site minier de Lomera, principale source de revenu, a laissé un vide financier qui pèse lourdement sur les ménages.
Plus loin, dans le territoire de Mwenga, les villages de Kasika, Kitutu, Lugushwa et la ville de Kamituga sont profondément affectés par les affrontements armés entre groupes armés et forces locales.
Nos sources sur place indiquent qu’il n’y a pas d’ambiance festive : ces affrontements ont provoqué des déplacements massifs de populations, les centres sont vides, les écoles fermées, et les habitants contraints de chercher refuge ailleurs.
Même scénario à Walungu et Uvira, où des affrontements récurrents ont causé des déplacements massifs, laissant entrevoir que les festivités de fin d’année ne seront pas d’actualité dans ces régions du Sud-Kivu.
Pour la majorité des habitants, les fêtes de fin d’année se résument non pas en réjouissances, mais en résilience face à une réalité marquée par l’insécurité, la pauvreté et les perturbations climatiques.
Par Myriam Mufano