Des mouvements de population de grande ampleur ont été signalés durant la semaine écoulée à proximité de la presqu’île d’Ubwari, en Territoire de Fizi. Selon les sources sanitaires, les localités de Nemba et de Kikonde, qui comptent respectivement 8 000 et 5 500 habitants, se seraient vidées de leur population en raison des opérations militaires lancées par l’armée congolaise contre les groupes armés depuis le 21 janvier. Deux partenaires humanitaires qui menaient des activités dans le secteur de la santé et de l’eau, hygiène et assainissement ont décidé de les suspendre suite à l’insécurité indique OCHA dans son récent rapport.
La situation humanitaire est également très inquiétante à la frontière entre le Territoire de Fizi (Sud-Kivu) et celui de Kabambare (Maniema). Plus de 6 000 nouveaux déplacés sont arrivés sur l’axe Misisi-Nyange en provenance des localités situées sur le tronçon Kalonda Kibuyu-Quatre Coins (Territoire de Kabambare). Ils ont fui les affrontements entre l’armée congolaise et des groupes armés qui ont eu lieu le 22 décembre 2017 et le 18 janvier dernier. Conséquence de ces récentes violences, les consultations prévues au centre de santé de Kasanga (Territoire Kabambare) par le personnel d’une ONG internationale n’ont pas pu être entièrement assurées. L’arrêt des activités humanitaires d’autres acteurs est aussi à craindre à cause de la situation sécuritaire instable.
Après une relative accalmie fin décembre dans l’est du Territoire de Shabunda, de nouveaux incidents de protection et des mouvements de population ont été signalés pendant la semaine écoulée. Une incursion d’éléments de groupes armés a été rapportée dans le groupement Baliga dans la nuit du 14 au 15 janvier. Elle a poussé plus de 2 000 personnes à se déplacer, d’après les sources locales, qui ajoutent que les biens de la population ont été pillés. Ces sources dénoncent aussi deux cas de viols, dont les victimes ont été prises en charge au centre de santé de Tchelamanzi.
Les hauts-plateaux de Bijombo, en Territoire d’Uvira, ont à nouveau été frappés par des mouvements de population. Environ 600 personnes se sont déplacées en raison d’un épisode violent dans la nuit du 16 au 17 janvier ; la région est secouée par des tensions intercommunautaires depuis février 2016. Début décembre, des affrontements ont provoqué le déplacement d’environ 5 000 personnes, selon les sources locales. Une mission d’évaluation multisectorielle est organisée dans ces hauts-plateaux par un consortium constitué de six ONG locales du 21 au 26 janvier pour évaluer les conséquences humanitaires liées à ces violences.