A l’heure ou l’humanité entière se mobilise pour la cause de la femme notamment pour son intégration dans la vie politique et sa considération dans tous les secteurs de la vie, au Sud-Kivu, des questions restent nombreuses sur les résultats de cette mobilisation et des plaidoyers faits par les uns et autres.
A l’occasion de la commémoration de la journée internationale de la femme en cette année 2018, radio maendeleo s’est penchée sur la question en faisant un essai d’analyse sur la situation de la femme.
Le constat fait par la rédaction de votre radio fait état des souffrances qui continuent à être imposées à la femme en général et particulièrement la femme rurale.
Sur le plan politique, alors que l’article 14 de la Constitution parle de la parité homme femme, la représentation de cette dernière dans les institutions publiques est loin d’être une réalité.
C’est le cas du gouvernement provincial du Sud-Kivu ou seules trois femmes sont représentées sur plus de dix hommes. De même, sur au mois 24 administrateurs et leurs assistants récemment nommés au Sud-Kivu, seulement deux femmes sont concernées.
Dans les milieux ruraux, les femmes continuent de faire face à l’insécurité sous plusieurs formes.
C’est principalement le difficile accès à la terre et à l’héritage faute des coutumes rétrogrades et autres considérations familiales, les abandons de familles par les époux qui disent aller chercher la vie ailleurs ainsi que les accusations de sorcellerie.
Dans plusieurs ménages, le poids de la famille est supporté par seules les femmes et l’accès aux besoins sociaux de base comme les soins de santé, l’eau et l’éducation est loin d’être une réalité.
La femme rurale a, à ce jour, des difficultés à accéder à la justice au regard des couts exorbitants exigés par les autorités. Dans plusieurs territoires, les tribunaux de paix et les tribunaux de grande instance sont placés dans des centres alors que ces derniers sont très éloignés.
A ceci s’ajoute les guerres à répétition dans plusieurs de la province qui empêchent les femmes d’atteindre leurs champs avec entre autres conséquences la pauvreté accrue.
Bien plus, les efforts fournis par certaines femmes pour cultiver les champs encore disponibles sont annihilés par l’absence et/ou le délabrement très avancé des routes de desserte agricole qui devraient permettre l’évacuation des récoltes.
Ceci est décourageant car ces récoltes pourrissent dans des greniers et parfois ces femmes ne travaillent qu’une petite partie de la terre juste pour récolter une quantité qu’ils sont capables de consommer en famille.
Tout ceci est également à la base de l’exode rural. Plusieurs femmes choisissent de se rendre des centres commerciaux et dans les villes espérant trouver mieux. Au final, c’est une nouvelle forme de souffrance car elles obligées de s’exposer à n’importe quel travail avec des conséquences notamment sur leur santé.
Des analystes estiment que si le gouvernement prenait en compte les cahiers de charge et les mémorandums déposés par les organisations féminines et les défenseurs des droits humains, la situation de la femme du Sud-Kivu connaîtrait déjà une amélioration.