Les territoires de Shabunda, Fizi et Uvira sont classés en situation humanitaire d’urgence sur le plan de la sécurité alimentaire par le groupe de travail technique, Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire IPC en sigle.
Ceci ressort des recherches faites au 16ème cycle d’analyse et dont les résultats ont été présentés au cours d’un atelier tenu du mardi 6 au dimanche 11 mars 2018 à l’Hôtel Panorama en commune d’Ibanda.
Selon les participants à cet atelier, les études ont été faites sur base des preuves, des rapports et autres documents rendus public par différents services dans des zones déterminées.
Ces données sont ensuite confrontées aux indicateurs de la sécurité alimentaire et au contexte de chaque zone en vérifiant entre autres le score de consommation alimentaire, l’état nutritionnel, la mortalité infantile ainsi que l’évolution des moyens de d’existence.
« … chaque zone de santé est classifiée en une phase qui correspond aux cinq phases de l’analyse IPC. Après avoir réuni toutes les preuves qui permettent de chuter sur une phase, nous déterminons cette zone de santé ou ce territoire est classifiée à la phase une que nous appelons phase minimale ou phase 2 que nous appelons phase sous pression, phase 3 que nous appelons phase de crise, phase 4 que nous appelons phase d’urgence ou phase 5 que nous appelons phase de famine. Chaque phase a des interventions qui correspondent. Heureusement ici chez nous au Sud-Kivu, nous ne sommes jamais arrivé à la phase 5 car c’est une phase critique… » explique l’un des experts et participant a cet atelier Innocent Kadekere.
Ce dernier fait savoir qu’à l’issue de ces études, un document est rendu public et servira comme outil de plaidoyer auprès du gouvernement et des partenaires pour bien coordonner les interventions sur terrain.
« ici chez nous au Sud-Kivu, nous avons trois territoires qui ont été classés territoires à aile 3 donc urgence humanitaire. Il y a le territoire d’Uvira, Shabunda, Fizi et on associe également le territoire de Kalehe. Nous avons collecté les données pour essayer de faire un état des lieux de l’insécurité alimentaire. Au finish, nos analyses constituent un outil de plaidoyer pour que les autorités puissent prendre des mesures appropriées pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans ces zones mais aussi tous les partenaires qui viennent en appui au gouvernement… » renchérit Innocent Kadekere.
Le chef de bureau de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO Sud-Kivu Flory Mbolela se dit satisfait de la qualité du travail réalisé par les participants.
Il affirme que les résultats qui ont été présentés sont fiables et confirment bel et bien que trois territoires de la province du Sud-Kivu sont en phase d’urgence humanitaire. « … nous sommes très satisfaits d’abord de eux choses. La première c’est le dynamisme des participants et l’endurance pendant les échanges et le consensus. Nous avons dégagé de manière objective les conclusions qui cadrent avec l’état de la sécurité alimentaire ou de l’insécurité alimentaire dans ces zones… les recommandations que nous avons trouvées vont nous servir désormais comme des éléments de base qui seront harmonisés au niveau de l’atelier national qui se tiendra à Lumbumbashi… » renseigne Flory Mbolela.
Cette activité ouverte officiellement mardi 6 mars dernier a été patronné par le gouvernement qui a rendu disponibles les experts des différents services étatiques et qui vont pérenniser l’action sur le terrain.
Cet atelier a été organisé grâce au soutien de la FAO et du PAM qui, en plus des moyens financiers et logistiques, ont rendu disponibles des experts techniques spécialisés dans ces types d’analyse et ont accordé les outils IPC.
Selon le chef de bureau de la FAO au Sud-Kivu Flory Mbolela, l’organisation FEWSNET a soutenu financièrement l’activité et apporté son expertise quant à l’analyse de moyens d’existence.
Il ajoute que les organisations de la société civile ont participé activement à la réalisation de ces résultats par la collecte des données sur le terrain.