La circulation a repris timidement sur les artères principales de la ville de Bukavu mercredi 4 avril après une journée sans véhicules décrétée spontanément dans la matinée par les conducteurs des véhicules du transport en commun.
A la base, ces conducteurs rejettent les arrêtés récemment signés par le maire de la ville de Bukavu les obligeant de peindre leurs engins aux couleurs du drapeau de la RDC et de les faire numéroter sous la supervision des services de la mairie.
Ils précisent que la mesure ne les arrange pas car les deux opérations coutent énormément cher car il faut au total 290 dollars soit 250 pour la peinture et 40 dollars pour la numérotation.
Ces chauffeurs ont stationné leurs véhicules devant le bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu situé sur avenue Kibombo en commune d’Ibanda lui demandant de s’impliquer en vue de trouver une solution.
Ils exigent également le départ de leur président Kayeye Muhimuzi qui selon eux ne plaide pas leurs causes auprès des autorités. Ils l’accusent également d’appartenir à un parti politique alors que l’Association des Chauffeurs du Congo ACCO en sigle est une structure de la société civile.
Pendant qu’une réunion entre les membres du bureau de coordination de la société civile et une délégation des chauffeurs se tenait, la police a usé des gaz lacrymogènes pour disperser certains d’entre eux qui étaient massés à côté du bureau de la Société Nationale d’Assurance SONAS sur avenue Patrice Emery Lumumba.
Dans la foulée, deux ont été arrêtés par les éléments de la police alors qu’ils sensibilisaient leurs collègues à arrêter toute circulation.
En réaction le maire de la ville demande aux chauffeurs de mettre la bande en couleur du drapeau selon le compromis trouvé avec le gouverneur de province.
« … en fait c’est nous qui devons choisir le garage qui doit avoir nos instructions. C’est dans l’objectif de standardiser et d’uniformiser… nous avons juste choisi le garage car il doit être en ordre avec la mairie et les fiscs. La décision c’était de peindre tout le véhicule mais les transporteurs ont négocié avec le gouverneur qui a accepté de mettre des bandes. C’était déjà entendu et le processus avait déjà commencé… sur le plan du montant, nous ne décidons rien au hasard… », explique le maire de Bukavu Bilubi Meshack.
L’arrêté du maire de la ville stipule que quiconque ira à l’encontre des mesures prises paiera, en plus de la mise en fourrière de son engin, une amande de 150 dollars américians en ce qui est de la peinture et 100 dollars pour la numérotation.
Pendant ce temps, c’est le bureau de coordination de la société civile en collaboration avec les chauffeurs de transport en commune qui décrète une journée sans véhicules ce jeudi 5 avril sur toute l’étendue de la ville de Bukavu.
Dans un communiqué rendu public dans la soirée de mercredi 4 avril, la société civile estime que le maire de Bukavu est allé vite en besogne en signant ces deux arrêtés.
Pour la société civile, il est anormal que de telles mesures soient prises pendant qu’il s’observe un délabrement très avancé de la voirie urbaine et de presque toutes les routes à l’intérieur de la province.
Notre source regrette également le fait que malgré les tentatives de rencontrer le maire dans l’objectif de trouver une solution, ce dernier n’a pas voulu recevoir la délégation des chauffeurs et de la société civile du Sud-Kivu.
L’objectif poursuivi à travers cette journée sans véhicules est d’exiger au maire de revoir ses deux arrêtés et trouver une solution palliative en concertation avec la société civile.