La clôture officielle de l’année académique intervient chaque année le 31 juillet en République Démocratique du Congo. Les universités et institutions supérieures organisent à cet effet des cérémonies de collation des grades académiques et lancent des employés sur le marché de l’emploi.
Ces nombreuses personnes pour la plupart des jeunes sont à la quête du travail dans un environnement où il est difficile d’accéder à l’emploi, où la création des unités de production reste un défi et où l’entreprenariat se heurte à plusieurs contraintes notamment celles d’ordre fiscal et sécuritaire.
Déjà lors des cérémonies de collation des grades académiques, il s’observe une joie immense sur les visages des lauréats, leurs enseignants et surtout leurs parents qui, dans des conditions pas les meilleures, ont accepté tous les sacrifices du monde pour scolariser leurs enfants.
Pour l’opinion en générale, après les études, les finalistes sont dotés des capacités pour faire face au monde professionnel.
Cette conception de la société est soutenue par la constitution de la RDC à son article 36 qui dispose que le travail est un droit et devoir sacré pour chaque congolais. Cette disposition constitutionnelle stipule également que l’Etat garantit le droit au travail et la protection contre le chômage.
En revanche, il y a lieu de remarquer que sur le terrain, les jeunes sont de plus en plus nombreux à passer leurs journées dans l’oisiveté soit en courant derrière les valves des organisations non gouvernementales soit à etoffer des dossiers à déposer ici et là.
D’autres n’ont d’autre choix que de courir derrière les hommes politiques en longueur des journées pour, soit leur remettre des dossiers pour d’éventuelles nominations ou recommandations soit (et pire encore), pour danser et chanter espérant trouver de quoi se nourrir le soir.
Certains diplômés regrettent même les années passées à l’école du savoir quand l’engagement pour les emplois disponibles est fondé sur des critères subjectifs la plupart penchés vers le népotisme, le clientélisme ou le favoritisme.
Pour offrir une alternative à ceux qui n’accèdent pas à l’emploi, l’Etat congolais à travers la loi fondamentale garantit l’initiative privée des nationaux considéré comme l’entreprenariat.
Dans ce domaine aussi, il y a lieu de remarquer que la situation n’offre pas toujours des assurances.
En effet, certains jeunes qui tentent de faire de propres initiatives se heurtent à une fiscalité sans précédent et une multitude des services étatiques qui interviennent, une situation qui décourage la plupart d’eux.
Au Sud-Kivu, il n’est pas impossible de trouver des diplômés en licence ou en graduat qui, par des difficultés d’accès à l’emploi, choisissent de devenir taximan, d’autres des motards et d’autres se livrer à la consommation abusive d’alcool et stupéfiants, ce qui, pour certains observateurs, constituerait une bombe à retardement.
L’espoir suscité en même temps dans le chef des diplômés que celui de leurs parents disparaît alors si vite.
Il faut pourtant rappeler que dans son programme de gouvernement, le gouverneur du Sud-Kivu Claude Nyamugabo avait promis de mettre en place un fond pour la promotion des initiatives des jeunes.
Plus de sept mois après son investiture, aucun signe ne se remarque quand à la mise en œuvre de cette promesse.
Bien plus, l’insécurité en milieu rural constitue un frein à ceux qui veulent entreprendre notamment dans le domaine agro pastoral.
Certaines personnes pensent que pour promouvoir l’initiative privée, l’Etat devrait exonérer ou alléger les taxes aux entrepreneurs surtout à l’étape de la création de l’entreprise pour leur permettre d’assoir convenablement leurs politiques.
En ce qui concerne l’emploi, des observateurs pensent que l’Etat devrait mettre beaucoup plus de sérieux dans ses programmes de rajeunissement de la fonction publique en le rendant régulier pour chaque année et en organisant des retraites honorables aux vieux agents.
D’autres proposent la rationalisation de certains portefeuilles car il n’est pas normal qu’un seul individu occupe trois à quatre postes dans l’administration publique et des portefeuilles différents.
Aux patrons d’entreprises, des analystes proposent que le recrutement se base sur la méritocratie et la compétence. Ces derniers préconisent également l’organisation des tests d’embauche avec des cabinets d’experts indépendants pour chercher les capacités requises dans le chef des diplômés en compétition.