Le maire de Bukavu Bilubi Ulengabo Meschack accompagné des membres du conseil urbain de sécurité vient de procéder à la pause de la dernière borne pour la délimitation du cimetière de la Ruzizi.
Au cours d’une descente effectuée sur le lieu, les services techniques du cadastres et des titres immobiliers ont reconstitué les anciennes limites de ce cimetière grâce également à l’éclairage de certains habitants du de la place.
La délimitation a commencé par l’avenue Irambo II en passant par les avenues Irambo I et Hewa Bora jusqu’à l’avenue cimetière.
Le maire de Bukavu se félicite du fait que cette procédure arrive à son terme et précise que d’autres étapes vont se poursuivre jusqu’à le cimetière de la Ruzizi soit définitivement sécurisé.
« … nous venons de déterminer quelles sont les limites ; nous venons de fixer les bornes… la suite, les services techniques vont continuer à faire leur travail et les mesures idoines seront annoncées au fur et à mesure parce que le travail de suivi est là… la sécurisation va continuer puisque nous avons un contrat avec une association qui va venir aider à planter les arbres dans les limites de ce cimetière et nous avons aussi une idée de mettre les fils barbelés ou les fils militaires pour sécuriser de manière définitive les limites de ce cimetière… les mesures seront prises puisque nous devons analyser les données que nous avons récoltées au niveau du Conseil de Sécurité. On ne peut pas le dire maintenant puisqu’il y a toute une procédure à suivre… », explique le maire de Bukavu Bilubi Ulengabo Meshack.
L’autorité urbaine appelle également les habitants à respecter cette nouvelle délimitation et précise que des sanctions seront prises contre tout contrevenant.
En réaction, les habitants présents sur le lieu précisent avoir acheté les endroits qu’ils occupent en bonne e due forme de la part des autorités et des services habilités. Ils s’étonnent de constater que le bornage place aussi dans le croquis plusieurs habitations.
« … nous avons acheté ici, nous ne nous sommes pas installés seuls. Au départ cet espace a été attribué aux Banyamulenge et c’est auprès d’eux que certains d’entre nous avons acheté et d’autres ont acheté normalement… dite nous alors, si aujourd’hui ils disent qu’ils vont détruire, ou vont-ils amener toutes ces familles aujourd’hui estimées à plus de 1000? Je pense qu’ils viennent rallumer encore le feu dans cette entité… ou alors, nous irons tous ériger nos tentes au gouvernorat de province ou alors qu’on nous jette tous dans le Lac… ailleurs lorsqu’il faut délocaliser les gens, le gouvernement aménage un lieu et y construit des maisons au profit des familles qui pourraient être déguerpies… nous n’avons pas du travail. Nous avons des familles nombreuses et ce n’est pas facile avec la situation actuelle… pensez-vous que si on avait d’autres solutions, on pourrait venir construire ici? Que les autorités aient pitié de nous…», plaide cet homme de 15 enfants qui vit sur avenue Irambo I depuis 5 ans.
Rappelons que la spoliation des cimetières dans la ville de Bukavu et la profanation des tombes notamment au cimetière Ruzizi 1er a déjà fait l’objet de plusieurs dénonciations de la part des acteurs de la société civile et des défenseurs des droits humains mais jusqu’alors, aucune mesure n’avait été prise pour palier ce problème.