La gestion des déchets plastiques à Bukavu constitue un défi environnemental en raison de la dépendance aux acteurs informels, du manque d’infrastructures de recyclage et d’un faible niveau de sensibilisation.
Ceci entraîne l’accumulation des déchets dans les rues et les cours d’eau. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le Chef des Travaux Daniel Murhula dans le cadre de ses recherches en master, dont la soutenance est intervenue en date du 17 mars 2025
Cette étude vise à analyser la chaîne de valeur des déchets plastiques à Bukavu pour proposer des solutions d’amélioration, a expliqué le désormais titulaire d’un master en politique et socio-économie de gestion de l’environnement.
Les objectifs spécifiques incluent l’identification des acteurs impliqués, l’analyse de la perception de la population sur le recyclage et l’évaluation des défis afin de concevoir un modèle de gestion durable.
Des données ont été collectées sur le terrain auprès de divers acteurs (organisations, recycleurs, ramasseurs, revendeurs et membres de la population) pour avoir une vue d’ensemble, ajoute-t-il.
Une méthodologie combinant l’analyse de correspondance multiple (ACM) et la classification hiérarchique a été utilisée pour regrouper les acteurs selon leurs pratiques.
Par ailleurs, les données ont été analysées sous R Studio pour évaluer les impacts environnementaux du système de gestion, et des tableaux ont été organisés dans MS Excel.
Les résultats montrent que la valorisation repose sur des acteurs informels, avec 67,5 % de ramasseurs et 31,3 % de revendeurs, mais son efficacité est entravée par un manque d’infrastructures (59 % des ramasseurs signalent moins de deux centres de recyclage disponibles), des difficultés de transport (76,9 %) et un déficit de sensibilisation (55,1 %).
Bien plus, 67,7 % des utilisateurs sporadiques jettent leurs bouteilles avec les ordures ménagères faute d’accès à des programmes de recyclage.
L’ACM révèle également des divergences dans les motivations des acteurs (économiques versus environnementales), et les obstacles rencontrés sont, entre autres, le manque de sensibilisation et l’absence de soutien institutionnel.
En conclusion, cette étude souligne la nécessité de renforcer les infrastructures, d’améliorer la sensibilisation et de favoriser des partenariats public-privé pour optimiser la gestion des déchets plastiques à Bukavu.
La mise en place d’une collecte sélective, d’un soutien institutionnel accru et de campagnes de sensibilisation ciblées permettrait de promouvoir des pratiques durables tout en réduisant la pollution et en soutenant le développement socio-économique local, a suggéré Daniel Murhula dans cette étude.
Signalons qu’au terme de sa soutenance, le travail a été reçu avec les félicitations du jury, ce qui marque déjà un tournant décisif vers la thèse de doctorat de ce passionné de la recherche et, par ricochet, une ouverture pour un engagement plein dans cette carrière.