La marche des étudiants de la ville de Bukavu pour exiger la reprise des activités académiques a été réprimée par la police sur ordre du maire intérimaire de Bukavu Darius Sumuni Mukunda.
Cette marche qui était prévue mardi 12 janvier 2021 devrait partir de la place de l’indépendance jusqu’au gouvernorat de province où un memo adressé au Président de la République devait être lu et déposé.
C’est tôt le matin pendant que ces étudiants accompagnés de certains membres de la société civile et quelques parents se préparaient déjà pour se rendre au gouvernorat.
Ils ont vu des jeeps de la Police débarquer au lieu de rassemblement pour empêcher la tenue de cette marche.
Après de long moment des négociations entre le Porte-parole Provincial des étudiants du Sud-Kivu, la société civile conduite par le président du bureau urbain Jackon Kalimba, le commandant de la Police-ville et le maire intérimaire de Bukavu Tarius Sumuni, les étudiants n’ont pas courbé la tête.
Alors que le maire et le commandant de la Police voulait que les étudiants se constituent en délégation de dix personnes pour aller déposer leur memo en respectant la décision du chef de l’Etat interdisant les attroupements de plus de dix personnes, les étudiants ont tenu à aller jusqu’au bout.
Face à cette obstination, des coup de balles à gaz lacrymogène se sont fait attendre. Ainsi, l’ordre est donné à la Police afin de disperser les manifestants. Dans les rangs des manifestants, l’on note des étudiants blessés pendant et d’autres brutalisés.
Certains manifestants en colère disent ne pas comprendre comment une manifestation organisée pour réclamer une cause noble peut être dispersée dans pareilles circonstances.
« …nous organisons une marche pour réclamer la reprise des cours. Si vous voulez tuer un peuple il faut lui priver de l’éducation, nous on ne veut pas que notre avenir soit ainsi sacrifié. On se demande si on doit sacrifier l’éducation des enfants à cause de la Covid-19 … nous avons sacrifié deux années académiques et scolaires. Trop ce trop… l’éducation est un droit et non une faveur… », pouvait-on lire sur les calicots.
Ces étudiants promettent d’organiser d’autres actions de grande envergure au cas où leurs revendications ne trouvent écho favorable auprès des décideurs.
Etienne Mulindwa