La relance du secteur économique en province du Sud-Kivu était au centre des échanges entre la Fédération des Entreprises du Congo FEC et les autorités de l’AFC/M23 le weekend dernier dans la ville de Bukavu, chef-lieu de l’entité.
Les deux parties se sont réunies dans le cadre d’une série d’échanges amorcée pour faciliter une reprise effective des activités dans la ville de Bukavu, peu après la nomination et la prestation de serment du nouveau Gouverneur nommé.
Dans un mémorandum déposé aux autorités de l’AFC/M23, les operateurs économiques ont soumis plusieurs doléances à la coordination du pouvoir politique en place fait savoir un membre de la FEC qui a participé à cette rencontre.
La FEC parle des pillages dont plusieurs opérateurs économiques ont été victimes dans la ville de Bukavu ce qui empêchent à ces derniers de reprendre leurs activités comme d’habitude.
C’est le cas, par exemple, de la BRALIMA, DATCO et la Société Coopérative du Kivu SOCOOKI-CA en sigle, victimes des pillages systématiques.
Cette structure dénonce également la fermeture des banques. Cet état des choses bloque sensiblement la circulation de la monnaie et impacte le travail des opérateurs économiques, a fait savoir la délégation de la FEC.
Par ailleurs, ajoute notre source, les opérateurs économiques se disent confrontés à la difficulté d’importer des marchandises car à la frontière, tous les paiements se font exclusivement en dollars américains pourtant certains d’entre eux disposent des francs congolais.
La FEC plaide pour la protection de la propriété privée
Ils soumettent également à la coordination de l’AFC/M23 la situation des opérateurs économiques parmi lesquels le vice-président national de la FEC Me Joseph KAZIBAZIBA, patron de la société CJX Minerals et dont l’immeuble est occupé par les éléments de l’AFC/M23.
Sur place, des minerais appartenant à cette société auraient été emportés précise ce memo.
Par ailleurs, ils dénoncent aussi la spoliation et l’occupation des biens de certains opérateurs économiques qui pourtant disposent des titres de propriété.
Allusion faite ici à plusieurs immeubles dont ceux de leur vice-président Me Joseph KAZIBAZIBA à KAVUMU en territoire de KABARE et à MUHUMBA en commune d’IBANDA actuellement assiégés par des hommes de l’AFC/M23.
Certaines sources parlent même de l’occupation du bureau de DRC Gold Traiding SA de Bukavu par des militaires, un bâtiment appartenant pourtant à un particulier et simplement pris en location par cette entreprise du portefeuille de l’Etat congolais.
Dans une interview accordée à la presse, Joseph KAZIBAZIBA avait dénoncé ce qu’il qualifie d’acharnement, de la haine et du conflit des générations dont il est victime.
Le Directeur General de DRC Gold Trading SA s’insurge contre la confiscation de son patrimoine et actes de pillage, voir du vandalisme de ses biens privés.
De son coté, Benjamin Bisimwa Cibaye son assistant principal estime que Joseph KAZIBAZIBA n’a jamais été un acteur politique et ses biens n’ont pas été acquis au nom de l’Etat.
Il renseigne que KAZIBAZIBA n’est sous le coup d’aucune poursuite judiciaire pour se voir déposséder de ses biens injustement.
Benjamin Bisimwa:
Outre CJX Minerals, la FEC a soumis aux autorités de l’AFC la situation d’une société dite LBB appartenant à un autre operateur minier de la province.
L’AFC promet une protection aux opérateurs économiques du Sud Kivu
En réaction, le coordonnateur de l’AFC/M23 Corneille NANGAA a reçu le mémorandum des opérateurs économiques en promettant d’y réserver une suite favorable, explique la même source en l’occurrence un membre de la FEC qui a pris part aux échanges.
L’AFC/M23 a pour mission de protéger les operateurs économiques et décourager le pillage selon la charte constitutive du mouvement a précisé Corneille NANGAA, cité par notre source.
Corneille NANGAA charge le gouverneur du Sud-Kivu Emmanuel BIRATO d’entrer en contact avec les operateurs économiques frappés par des situations évoquées pour une éventuelle réparation.
Entretemps, le numéro 1 de l’AFC/M23 annonce la mise en place d’un cadre de concertation entre les operateurs économiques et le pouvoir public provincial pour suivre de près les questions liées aux activités économiques.
Rédaction