Alors que les banques commerciales et institutions de microfinance restent fermées depuis plusieurs jours à Bukavu, le marché de change est livré à lui-même. Alors que les chiffres sur marchés noirs étaient déjà élevés par rapport au taux officiel, la situation semble se stabiliser à ce jour.
Il s’agit d’une spéculation qui fait émerger un taux de change informel, instable et parfois abusif, qui pénalise les habitants dans leurs transactions quotidiennes.
Malgré le taux officiel publié par la Banque Centrale du Congo à 2 866 Francs Congolais pour un dollar au mardi 3 juin, le billet vert se négocie à 2 900 FC auprès des changeurs de rue, et atteint jusqu’à 3 500 FC dans certaines institutions comme des écoles, hôpitaux ou commerce général.
Maintenant que le taux semble se stabiliser variant entre 2850 et 3000fc précisément auprès des changeurs de monnaie et lors de certaines transactions commerciales à Bukavu, des habitants estiment qu’il est temps que l’ordre soit remis dans ce secteur.
Ils plaident pour une tarification plus juste et plus conforme à la réalité du marché que le client se présente avec des francs congolais ou avec le dollar américain afin que les prix des biens et services soit également conformes.
Jules MAGENE, coordonnateur national du Forum des Nationalistes plaide pour l’uniformisation des taux dans tous les secteurs.
« Que ces grandes institutions, les écoles et les hôpitaux reviennent sur leur décision. Le taux sur le marché parallèle est à 2900Fc a ce jour avec une légère hausse par rapport au taux officiel. Mais changer le dollar entre 3000 et 3500Fc nous c’est nous tuer d’avantage« .
Certains économistes contactés justifient la stabilité relative du taux par la présence des devises étrangères sur le marché mais préviennent aussi que la rareté du franc congolais due à la paralysie du système bancaire pourrait aggraver la situation.
Ils évoquent également l’impact des opérateurs miniers, qui cherchent massivement à se procurer des francs congolais pour leurs activités, ce qui déséquilibre davantage l’offre et la demande.
En attendant une reprise normale des activités bancaires dans la ville de Bukavu et ses environs, le marché informel reste le seul repère, avec tous les risques que cela comporte pour une population déjà fragilisée.
Par Omeur Mudekereza