Le tribunal Militaire de Garnison de Bukavu a condamné ce mardi 19 septembre, le brigadier en chef LEJA Mathieu à trois ans de servitude pénale principale dans l’affaire qui oppose ce dernier au ministère public et parties civiles en rapport avec les violences survenues lors des manifestations publiques du 31 juillet 2017.
En plus de cette peine, il est condamné au paiement de cent mille francs congolais frais d’instance. Le jugement a été rendu au cours d’une audience publique tenue dans la salle d’audience de cette juridiction située sur avenue Kasongo en commune d’Ibanda dans la ville de Bukavu.
Poursuivi pour coups et blessures volontaires, dissipation des munitions et violation des consignes, le tribunal n’a retenu que les deux dernières en précisant que les éléments constitutifs de la première ne sont pas établis.
Dans sa motivation, le tribunal estime que l’infraction des coups et blessures ne saurait être retenue à l’endroit de LEJA Mathieu car il est difficile à expliquer qu’il ait tiré lui seul sur toutes les victimes telles que présentées.
C’est d’ailleurs sur base de cette explication que le tribunal a rejeté l’action en réparation des dommages causés aux victimes et dans le même sens exempté l’Etat congolais de toute responsabilité.
En réaction le collectif des avocats de la défense se dit déçu. Me Immaculée LUNDEY estime que leur client est un bouc émissaire pour protéger les vrais auteurs du crime. Il promet d’interjeter un appel.
Du côté des parties civiles, les avocats estiment que c’est juste une étape franchie. Me ZOZO SAKALI estime que le fait de ne pas considérer l’action en réparation introduite par les victimes, c’est une façon de cracher sur le sang qui a coulé en date du 31 juillet.
Pour lui, il faut introduire d’autres actions pour faire comparaître même les donneurs d’ordre.
Commencé en procédure de flagrance et en chambre foraine en date du vendredi 4 aout 2017, les audiences se sont poursuivies au siège du tribunal militaire de garnison de Bukavu après la récusation de la composition par les avocats de la défense.
Les audiences précédentes ont vu le maire de la ville et le commandant de la police ville de Bukavu comparaître au titre de renseignant. Les avocats des parties civiles n’ont cessé de demander que ces derniers reviennent pour plus de lumière sur ceux qui ont donné l’ordre de tirer sur les manifestants mais en vain.