Les voyageurs qui font régulièrement la navette entre Bukavu et Uvira s’opposent au payement de la taxe sur passager perçue par les agents de l’établissement C qui a signé un contrat de partenariat public-privé avec le gouvernement provincial.
Depuis la fixation de cette taxe, les personnes qui prennent les bus des agences de transport en commun au rond-point Major Vangu manifestent leur opposition au payement de cette taxe qui équivaut à 800 francs congolais par passagers.
Selon le constat fait par la rédaction de radio maendeleo mardi 18 septembre 2018, au moment de l’embarquement, les agents habillés en gilet fluorescent de la Direction Provinciale de Mobilisation et d’Encadrement des Recettes DPMER se heurtent à une résistance farouche des passagers qui refusent de payer cette taxe.
Les uns disent que c’est inconcevable qu’en plus de payer le billet de voyage, une autre somme leur soit exigée.
Les autres fustigent le fait d’instituer une autre taxe parmi tant d’autres alors que sur le terrain la contrepartie n’est pas visible.
« … je ne sais pas cet argent sert à quoi mais apparemment ça c’est de l’escroquerie que l’on veut nous faire ici… on a toujours payés des taxes pour les routes, il y a le FONER qui est là, on ne sait pas à quoi sert l’argent que l’on paie là bas. Nos routes ici sont toujours en mauvais état ; alors, pourquoi payer d’autres taxes alors que ce que nous payons ne sert à rien ? », s’interroge un passager qui effectue régulièrement le trafic concerné par cette taxe.
D’autres observateurs estiment que la perception de cette taxe n’est pas légale car non prévue par la nomenclature des taxes et redevances dues à la province.
C’est le point de vue du rapporteur national de la Nouvelle Dynamique de la Société civile NDSCI, Me Pascal Mupenda qui invite les assujettis à une résistance.
« … toute taxe doit être régie par une loi. En cette matière, nous avons en République Démocratique du Congo ce qu’on appelle la nomenclature des taxes et des impôts mais en vérifiant vous allez constater avec nous qu’il n’y a aucune disposition sur ce qu’on appelle taxe sur passager dans notre pays… en tant que population aussi, nous devons refuser d’être des ipnotisés politiques… nous devons résister et refuser de payer des taxes car nous devons pas devenir des vaches laitières de nos gouvernants qui sont sensés nous garantir les bonnes conditions de vie… », insiste Me Pascal Mupenda.
Pour rappel, le gouvernement provincial du Sud Kivu avait signé un partenariat avec l’établissement C pour la perception de la taxe sur le passager. Selon nos sources, la perception de cette obligation fiscale servira à la construction des routes dans la ville de Bukavu.