Le libanais Sammh Jammal, patron des sociétés « SAMIBO CONGO » et « HUSMAL » a été interpellé, auditionné et placé en détention préventive, lundi après-midi à Kinshasa, pour des « graves » soupçons de détournement d’une dizaine de millions de dollars destinés à la construction des logements sociaux dans le cadre du vaste programme d’Urgence du président Félix Tshisekedi. A lire ici
Le dossier est salé. Le chef d’entreprise également président de la communauté libanaise en RDC, « n’a pas été en mesure de s’expliquer sur quelques millions de USD, 17 millions au total, débloqués pour la construction des logements sociaux préfabriqués », a déclaré à nos confrères d’ACTUALITE.CD, un procureur.
« Sa société n’a livré qu’une infine partie des logements alors que les délais de livraison sont largement dépassés », s’est plaint un conseiller du chef de l’État. C’est au Parquet Général de Matete qu’il a été placé en détention préventive.
Lundi soir, toutes les démarches de ses avocats pour obtenir une relaxation n’ont pas abouti. L’intéressé « n’a pas accepté de fournir certaines informations clés de l’affaire », a indiqué la même source, soupçonnant par ailleurs le libanais d’avoir créé l’une de ses sociétés « illégalement, en procédant à l’antidatage ».
Le gouvernement avait débloqué en 2019 quelque 17 Millions USD, premier acompte pour la construction de 1500 maisons en préfabriqué pour 57, 6 millions USD dans cinq provinces pour la population civile, mais aussi pour les militaires et les policiers.
Ces contrats étaient signés de gré à gré. Les deux sociétés du libanais, créées en avril 2018 et août en 2019, avaient arrachés des contrats pour un montant de plus de 114 millions USD. L’interpellation du libanais intervient 4 jours après celle de l’américain, Éric Blattner, le directeur général de l’entreprise SAFRICAS.