Le 30 avril de chaque année en République Démocratique du Congo marque la journée nationale de l’enseignement.
Cette journée permet aux acteurs du domaine éducatif de réfléchir sur les défis qui rongent le secteur en vue d’émettre des perspectives et ainsi espérer aboutir à une amélioration.
Elle sera célébrée cette année dans un contexte où l’enseignement primaire, secondaire et technique en RDC est marqué par plusieurs imperfections de nature à impacter sur la qualité de l’éducation.
La première des imperfections est la mise en œuvre de la gratuite de l’enseignement de base.
Annoncée avec pompe comme alternative pour soulager les souffrances des parents, sur le terrain la gratuité n’est pas effective.
Certains frais illégaux apparentés à la prime sont perçus dans plusieurs écoles au Sud-Kivu foulant au pied non seulement la mesure du chef de l’Etat mais aussi l’arrêté du gouverneur de province fixant les frais à payer pendant l’année scolaire en cours.
A certaines occasions, les élèves sont renvoyés pour non-paiement desdits frais, d’autres sont privés de passer des épreuves et d’autres encore sont traités différemment de ceux dont les parents ont déjà libéré les frais.
Dans d’autres écoles ou ces frais ne sont pas exigés, les enseignants nouvelles unités et le personnel d’appoint surtout ceux du primaire croupissent dans la misère. Ces derniers sont impayés depuis plusieurs mois et, selon des sources concordantes, la manière d’administrer les enseignements a sensiblement baissé.
Un autre défi est la rémunération mensuelle des enseignants qui est considérée jusque-là insignifiante. Le salaire de base pour un enseignant est de 180.000 francs congolais soit environ 90 dollars américains.
L’Etat se retrouve ainsi dans un dilemme. Celui de prendre en charge les nouvelles unités et celui de hausser les salaires de ceux-là qui sont payés.
Pendant ce temps, les enseignants continuent à plaider pour l’effectivité de la mutuelle de santé en leur faveur.
Celle-ci est déjà opérationnelle dans les villes de Kinshasa, Mbandaka et Lubumbashi et constituerait une alternative aux professionnels de la craie confrontés à une enveloppe salariale insuffisante.
Le secteur éducatif fait face également à la multiplicité d’écoles non viables qui naissent du jour au lendemain comme des champignons, les unes sans agreement du ministère de tutelle et fonctionnent même dans des bâtiments insalubres.
Plusieurs considèrent que le niveau de la formation évolue à la rétrograde suite aux grèves intempestives des enseignants et la fermeture des écoles en période de coronavirus.
Le rattrapage du temps perdu est la solution proposée mais cela est tributaire de la participation de tous les acteurs du secteur notamment les décideurs politiques, les services techniques, les enseignants, les élèves et les parents.
Par ailleurs, dans un contexte où chaque camp présente son chapelet de revendications ou préoccupations, l’Etat congolais et les enseignants placés sur les deux extrémités, il s’avère important d’aboutir à un consensus qui mettra l’intérêt des élèves au centre de toute action.