Les organisations non gouvernementales de développement du Sud-Kivu partenaires de 11.11.11 réagissent à la situation humanitaire qui prévaut à Goma au Nord-Kivu, à la suite de l’éruption du volcan Nyiragongo à Goma.
Dans une déclaration rendue public le jeudi 27 mai 2021, ces organisations disent avoir passé en revue cette situation et notent que cette éruption arrive dans un contexte où l’Etat de siège a été décrété, mais aussi dans une période ou l’humanité entière et la RDC en particulier font face à la pandémie de coronavirus.
« Les informations recueillis auprès des nos collègues et de la population du Nord-Kivu, nous renseignent que cette catastrophe est arrivée au moment où la population ne s’y attendait pas, étant donnés que les services habilités n’ont pas communiqué à temps. Ce déficit communicationnel laissait transparaitre les problèmes de gouvernance des services étatiques par le Gouvernement qui ne manifeste pas la volonté d’accompagner et de subventionner les services techniques sensés alerter la population en matière d’éruption volcanique » ; regrettent ces organisations.
Depuis le jeudi 27 mai, le gouvernement provincial militaire du Nord-Kivu a invité les habitants de 10 de 18 quartiers de la ville de Goma à une évacuation obligatoire, dans le souci de les épargner d’une éventuelle éruption volcanique et aussi suite à la récurrence des tremblements de terre qui ont causé des dégâts dans la ville de Goma.
Suite à ces mouvements des populations vers Sake, Bukavu, Rutshuru et vers le Rwanda, ces organisations estiment que ces populations courent des risques énormes dans leur parcours sur la route Goma-Bukavu en passant par Kalehe suite au délabrement de la route ; l’insécurité ainsi que la présence des maladies hydriques et pandémiques.
Au regard de ce qui précède et d’autres circonstances engendrées par cette catastrophe, ces organisations formulent plusieurs recommandations adressées à différents niveaux :
Au gouvernement : « d’outiller les services de recherche, particulièrement l’Observatoire Volcanologique de Goma, le Centre Hydro-biologique d’Uvira, le département de Géophysique du CRSN/Lwiro et les services de protection civile du Nord et Sud-Kivu ; de réhabiliter en urgence la route Goma-Bukavu et toutes les issues de sortie pour faciliter les mouvements des populations vers les zones sécurisées ; de réhabiliter et équiper les infrastructures de basse du Nord et Sud-Kivu ; d’apporter assistance humanitaire aux déplacés pour assurer leur survie ; d’assurer la sécurité physique et matérielle des personnes déplacés par les forces de l’ordre ; de délocaliser une partie de la population de Goma habitant les zones à risque dans d’autres sites habitables ».
Aux humanitaires, ces organisations recommandent que les mécanismes d’aide humanitaire en faveur des populations déplacées soient activés et à la population de demeurer solidaire à l’assistance des populations déplacées.
En définitif, il est recommandé à la Société civile et aux organisations de la Société civile des droits humains de documenter les potentielles violations des droits humains à l’égard des populations déplacés ; de continuer à sensibiliser la population à se protéger contre le covid-19 ; de faire le monitoring de la situation humanitaire des populations déplacées mais aussi à mettre en place un mécanisme de gestion des plaintes des populations déplacés.
Signalons que cette déclaration est signée par Jean Pierre Buledi Mpia, coordonnateur du CEDECO, Thais Bagula Directeur de Radio Maendeleo et Bosco BarameMushwere, coordonnateur d’ADMR.
Thierry M RUKATA