Les activités économiques tournent au ralenti dans le grand marché de Kishenyi, chefferie Rubenga en territoire d’Idjwi depuis la détérioration de la situation sécuritaire dans le territoire de Kalehe ainsi que dans la ville de Goma.
Dans une ronde effectuée dans le marché Kishenyi le mardi 28 janvier 2025 par Radio Maendeleo, des commerçants exposent leurs marchandises mais sous une ambiance faible de clients.
Des commerçants confirment que depuis le déplacement massif des populations de Kalehe vers Idjwi, leurs activités connaissent une forte régression car tous ceux qui venaient se ravitailler au marché de Kishenyi, sont aujourd’hui des déplacés de guerre cantonnés dans des écoles, églises et dans les familles d’accueil à Idjwi.
Barhunvana Bulambo, inspecteur en charge de la pêche et élevage note que même le nombre de têtes de bataille à abattre ont diminué.
« Chaque samedi et mardi l’on abat 15 porcs et 8 chèvres dans ce marché. Mais depuis l’arrivée de déplacés, aujourd’hui on a abattue seulement 5 porcs et 3 chèvres et les gens ne viennent pas acheter la viande » Explique Barhunvana Bulambo.
Même situation pour les femmes vendeuses d’haricot qui ne savent plus atteindre les grandes villes comme Goma et Bukavu afin de renforcer leurs stocks.
« Tout ce que nous vendons dans ce marché proviennent de Goma. Le dimanche dernier, nous avions prix le bateau, mais en y arrivant, on a fait retourner à cause de la guerre du M23. Le bateau nous a amené jusqu’à Bukavu où à cause de la psychose aussi nous n’avions pas pu nous ravitailler. Nous sommes rentrés à Idjwi sans articles, c’est ainsi que nous n’avons rien » regrette cette vendeuse.
Un autre commerçant s’indigne de cette situation et appelle le président de la République et son gouvernement à en finir avec cette guerre qui détruit le tissu social et économique de la population.
« Aujourd’hui, on fait trois tours dans ce marché avec des articles qu’on achète plus. Nos clients sont devenus de déplacés et qui sont dans nos familles et nous n’avons pas la capacité de les prendre en charge. Que le président Félix Tshisekedi et son gouvernement mettent fin à cette guerre qui nous fait souffrir » recommande-t-il.
Étant sur une île, plusieurs habitants craignent le pire dans l’avenir suite à cette guerre qui ocassionne une catastrophe humanitaire grave.
Par Richelieu BYAMANA