Réfugiés depuis plus de deux mois maintenant au Burundi après l’intensification, au Sud-Kivu, des affrontements entre les éléments du M23 et les Forces Armées de la RDC appuyés par les Wazalendo, des milliers de congolais vivent actuellement dans une précarité sans précédent dans des camps.
Alors qu’ils faisaient déjà à plusieurs difficultés liées notamment à l’alimentation et aux soins de santé, ces déplacés particulièrement ceux du camp de Rutana situé à environ 230 kilomètres de la frontière avec le Sud-Kivu venaient d’être frappés par des inondations.
Ceci est survenu dans la nuit du 13 au 14 avril après de violentes pluies diluviennes. Ces réfugiés se sont alors réveillés pendant qu’une grande partie du site était sous les eaux, laissant des centaines de familles sans abri et leurs maigres biens emportés par les flots.
Selon des témoins sur place, les inondations ont endommagé plusieurs abris temporaires, détruit des latrines et réduit l’accès à l’eau potable. Joint par Radio Maendeleo, une femme explique avoir survécu elle et son enfant au pire par la grâce de Dieu.
Pour l’instant, les conditions de vie sont de plus en plus difficiles, a-t-elle ajouté avant d’en appeler à la cessation des hostilités pour que les réfugiés retournent chez eux.
« Nous n’avons la paix dans ce camp. Nous passons la nuit presque dans l’eau et avec des installations sanitaires insalubres. Tout ce que nous voulons c’est la paix chez nous et nous allons retourner. Nous demandons une assistance. J’ai tout perdu dans ces innondations et j’ai failli perdre mon enfant. Nous vivons dans des mauvaise conditions » a déclaré une des victimes.
Précisons qu’à la prise de la cité de Kamanyola par les troupes de l’AFC/M23, des centaines d’habitants de cette partie du territoire de Walungu et d’autres entités de la plaine de la Ruzizi à Uvira ont traversé parfois par des moyens périlleux vers le Burundi.
Nombreux ont tout laissé derrière eux par crainte des rudes affrontements entre les antagonistes dans cette cité frontalière avec le Rwanda et surtout au regard de la fragilité de cette zone de la plaine de la Ruzizi où pullulent des groupes armés.
Par Étienne Mulindwa