Les députés provinciaux élus du territoire de Kabare viennent de rendre public leur rapport sur la crise de gouvernance qui sévit au sein du groupement de Miti dans le territoire portant le même nom, province du Sud-Kivu.
Il s’agit d’un rapport qui fait suite à une descente effectuée à Miti par ces députés en date du 30 juin 2020 en vue d’un dialogue social entre les parties prenantes pour tenter de trouver un terrain d’entente.
Les sept députés provinciaux signataires dudit rapport affirment que le dialogue social a réuni plus de 2 500 personnes.
« cet échange a connu la participation de plusieurs personnalités entre autres : le député national Jumes Basimine, six députés provinciaux, le représentant de l’administrateur du territoire de Kabare, le chef de chefferie de Kabare, les chefs locaux des services de sécurité (PNC,FARDC, ANR), tous les chefs des villages et des sous-villages de Miti, les différentes composantes de la société civile de Miti, quelques responsables des Eglises, les activistes des droits de l’homme (Pétitionnaires), les membres de la famille régnante et une bonne partie de la population estimée à plus de 2 500 personnes », lit-on dans ce rapport.
Les signataires poursuivent en disant que ce rapport leur a permis de faire un constat qui justifie la prise de position notamment celle du retour de Mr Cirimwami Kwigomba Mambe à la tête du groupement de Miti.
Ces députés estiment que la pétition des défenseurs des droits humains contre Cirimwami Kwigomba l’accusant de mauvaise gestion est entachée d’irrégularités car, certains signataires étaient fictifs.
« la pétition a été entachée d’irrégularités car, il s’est fait remarquer que certains signataires étaient fictifs, d’autres étaient déjà décédés avant la date de signature et la majorité sur place a nié tout en relevant que lors de la collecte des signatures, les initiateurs leur disaient que les signatures serviront de refus de vente de l’eau dans le groupement de Miti par une organisation dénommée Enabel… », précise le rapport avant de prendre fait et cause pour le chef désavoué par ses administrés « le Chef de groupement de Miti Cirimwami Kwigomba Mambe est aimé par la population de Miti ainsi que les membres de la famille régnante sauf une quinzaine de gens, initiateurs de la fameuse pétition ».
Les députés provinciaux élus de Kabare évoquent les raisons pour lesquelles l’ancien chef de groupement Bakulikira Kwigomba Deo ne devrait pas être ramené à la tête de cette entité.
« Monsieur Bakulikira Kwigomba Deo, ancien chef de groupement soutenu par les pétitionnaires est non seulement désavoué par la population et sa famille élargie mais aussi sa moralité douteuse (Cfr Décision No5072/17/BUR/AT/KBR/2008 du 12/08/2008 portant suspension du chef de groupement de Miti, le rapport synthétique sur la situation administrative et sécuritaire dans le groupement de Miti vous adressé par le chef de chefferie, PV de la réunion de la famille régnante Rwabika du 03/07/2020 dont copies en annexe), argumentent-ils avant de conclure « … le caucus des députés provinciaux recommande… la reprise normale et sans condition des activités du Chef de groupement de Miti Monsieur Cirimwami Kwigomba Mambe en lui laissant l’accès à son bureau de service… ».
Rappelons que c’est depuis plus de six mois qu’un conflit de leadership est rapporté au sujet de la gestion du groupement de Miti dans le territoire de Kabare. Il s’agit de deux fils d’une même famille qui se dispute la gestion.
Ce conflit a provoqué des tensions au sein de cette entité jusqu’à ce que le Ministre de l’intérieur et affaires coutumières ordonne la fermeture du bureau du groupement avant de le rouvrir mais sous la gestion du secrétaire administratif.
Par Etienne Mulindwa