Certains transporteurs exerçants sur l’axe Kalehe, Katana Mudaka jusqu’à Bukavu dénoncent les arrestations dont ils sont victimes de la part de certains agents de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ICCN en sigle sur le trajet précité.
Dans plusieurs messages d’alerte parvenus à la rédaction de Radio Maendeleo, ces transporteurs indiquent qu’ils sont régulièrement arrêtés par ces agents juste parce que leurs véhicules transportent seulement la braise et des planches en prétextant ce serait le produit issu de l’exploitation faite au Parc National de Kahuzi-Biega.
Ils indiquent qu’une fois arrêtés, les agents de l’ICCN bloquent leurs véhicules et leur exigent de payer une somme de 100 dollars américains mais, par la suite, ils ne sont pas libérés mais envoyés jusqu’au site de Civanga.
Ces transporteurs précisent que eux ne sont que des transporteurs qui n’ont rien à voir avec l’exploitation car les clients leur amène les marchandises pour le transport. Ils estiment que si l’origine de ces produits c’est le PNKB, l’ICCN devrait plutôt travailler de manière à arrêter cette pratique dans ce site du patrimoine mondial.
En réaction, le chargé de communication du Parc National de Kahuzi-Biega Hubert Mulongoyi précise que ces véhicules sont interceptés dans la régularité.
Il assure que les braises et planches transportées par ces véhicules proviennent des dépôts entretenus par le chef rebelle Chance qui exerce des activités illicites de coupe de bois dans le Parc National de Kahuzi-Biega.
« nous avons des services de renseignement qui nous ont permis de tracer tous les camions que nous avons arrêté du côté de Katana. Vous savez très bien que le Parc est en train d’être détruit vers Lemera par le groupe armé de Chance. Là il n’y a presque plus de forêt et plus de 600 hectares ont déjà été dévastés. Nous on ne peut pas cautionner cela. Les braises et planches que transportaient ces véhicules provenaient des dépôts entretenus par le rebelle Chance et venant du Parc National de Kahuzi-Biega… nous ne pouvons pas comprendre comment la population peut collaborer avec un rebelle. Vous savez que lorsque vous achetez ces produits à un rebelle, c’est une façon de l’encourager à acheter les armes et ainsi continuer à commettre de tels actes… et je demande à tout celui qui connaîtrait un garde parc ou un agent de l’ICCN qui effectue des activités illicites dans le Parc qu’il le présente devant le directeur afin qu’il soit transféré aux instances judiciaires… », explique-t-il.
Hubert Mulongoyi appelle les populations qui vivent aux alentours du Parc National de Kahuzi-Biega notamment à Kabare et Kalehe de se désolidariser d’avec tous les groupes armés et de travailler plutôt pour la protection de ce site du patrimoine mondial aujourd’hui menacé de disparition.
Etienne Mulindwa