Des villages situés dans les groupements d’Irhambi-Katana et de Bugorhe, dans le territoire de Kabare (Sud-Kivu), sont confrontés à une grave pénurie d’eau potable depuis plus de deux mois. Il s’agit notamment de Mwanda, Kahungu, Kabushwa et Kabamba dans le groupement d’Irhambi-Katana, ainsi que Ciranga et Cegera dans le groupement de Bugorhe.
Selon les témoignages recueillis sur place, cette situation résulte principalement de l’arrêt des travaux de captage d’eau potable dans la région et de la vétusté du réseau d’adduction existant. « Depuis que les travaux ont été suspendus, nous n’avons plus accès à l’eau potable. Nous sommes obligés d’aller puiser l’eau dans les rivières pourtant connues pour être polluées », déplore un habitant de Kabushwa, qui a requis l’anonymat.
L’interruption des travaux serait liée à l’intensification des affrontements entre les rebelles de l’AFC/M23 et les Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par les Wazalendo. Ces violences ont entraîné le départ des responsables des ONG impliquées dans les projets hydrauliques locaux.
En l’absence d’alternatives fiables, les habitants se tournent vers les eaux des rivières et sources non traitées, ce qui accroît les risques sanitaires. « Nous craignons que des maladies comme le choléra ne se propagent dans notre village. La zone de santé de Katana signale déjà des cas, et cela nous inquiète énormément », s’alarme une habitante de Ciranga.
Plusieurs voix s’élèvent pour appeler à l’aménagement en urgence des sources d’eau encore accessibles. « Il faut qu’on réhabilite ces points d’eau ou qu’on aménage les sources naturelles. C’est une question de survie pour nos familles ».