Plus de 400 ménages en provenance du Sud-Kivu et du Nord-Kivu vivent dans des conditions inhumaines dans le site des déplacés d’Eliya, situé à une quinzaine de kilomètres de la ville de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika en RDC.
Ces personnes avaient quitté le Sud-Kivu et le Nord-Kivu pour fuir les affrontements entre l’AFC/M23 et les Forces Armées de la RDC appuyées par les Wazalendos. Une source sur place fait savoir que ces déplacés viennent principalement de Goma, Minova, Bukavu, la plaine de la Ruzizi et la ville d’Uvira.
Actuellement, ces déplacés vivent dans des abris de fortune où ils manquent d’eau potable et d’infrastructures sanitaires, en plus d’une prise en charge médicale inexistante.
Comme le témoigne un déplacé d’Uvira :
« Ici à Eliya, la vie est devenue un véritable cauchemar. L’eau potable est presque introuvable, et les sanitaires sont inexistants. Chaque jour, nous craignons pour la santé de nos enfants, pour leur sécurité. Nous avons fui la guerre, mais la misère ici est aussi terrible que les bombes. J’ai perdu tout espoir de revoir un jour ma maison, et vivre dans ces conditions, c’est une souffrance que je ne souhaite à personne. »
Un autre déplacé, originaire de Bukavu, décrit la détresse sanitaire :
« Moi et ma famille, nous sommes malades depuis plusieurs jours, mais il n’y a pas de médicaments ici. Les enfants toussent, ont de la fièvre, et nous n’avons rien pour les soigner. Chaque fois que j’essaye de trouver de l’aide, on me dit que les stocks sont épuisés. Sans soins, je crains que la situation ne s’aggrave très vite. »
Par ailleurs, un jeune déplacé venu d’Uvira raconte la douleur d’une séparation familiale :
« Nous sommes venus ici avec mon petit frère pour chercher un endroit sûr, mais dans la confusion du déplacement, nous nous sommes perdus. Je ne sais pas où il est maintenant, et chaque minute sans lui est une torture. En plus de toutes les difficultés que nous vivons ici, cette séparation me brise le cœur. »
Au-delà du site d’Eliya, d’autres déplacés en provenance aussi du Sud-Kivu et du Nord-Kivu sont hébergés dans le site de Kataliko, dans le territoire de Kalemie. Ils sont évalués à plus de 3000 personnes et vivent dans des conditions similaires, conclut notre source.
Par Expedit Kyalu