Un nouveau projet ambitieux vient d’être lancé officiellement pour renforcer la filière cacao biologique autour du Parc National de Kahuzi-Biega.
Cette initiative, portée par un consortium local et soutenue par la Coopération allemande, l’Union européenne et les pays ACP via la GIZ et l’Africa Business Facility, s’étend sur une durée de 18 mois et vise à transformer durablement la production et la valorisation du cacao dans cette région.
Un projet au service du développement durable et de la résilience
Le projet intitulé « Accès direct au marché régional et transformation locale du cacao biologique de spécialité » a pour objectif principal de renforcer la filière cacao locale, tout en contribuant à la protection de l’écosystème fragile du Parc National de Kahuzi-Biega.
Il prévoit d’installer plus de 65 hectares de plantations de cacao dans plusieurs villages situés aux abords du parc, notamment Kabenga, Nyamirera, Maïbano, Bunyakiri et Musenge dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu et a walikale au Nord-Kivu.
Le projet intègre également la plantation de cocotiers selon des principes agroécologiques, notamment la permaculture et l’agroforesterie, afin de restaurer les terres dégradées sans nuire à la forêt.
Cette initiative vise à augmenter la productivité, améliorer la qualité et valoriser localement le cacao biologique, tout en assurant un développement économique durable pour les populations riveraines.
Qui est concerné par ce projet ?

Ce projet concerne 132 agriculteurs et habitants des villages mentionnés, avec une attention particulière portée aux femmes et aux jeunes, qui constituent le pilier du développement local.
Les femmes bénéficieront de formations spécifiques sur la culture du cacao et la transformation locale des produits dérivés, afin de créer de la valeur ajoutée et renforcer leur rôle dans la chaîne de valeur. Les jeunes auront accès à des opportunités d’emploi et de développement dans leurs communautés, notamment dans la protection environnementale.
Comment le projet va-t-il se dérouler ?

La mise en œuvre est assurée par un consortium de quatre organisations : la Coopérative Amkeni, leader du projet avec Thierry Munga comme directeur, le Cabinet d’Innovation Agricole EKagri, l’Organisation Action pour le Développement Intégral de la Femme et de l’Enfant (ADIF), et le Centre d’Apprentissage Professionnel ACA.
Le lancement officiel s’est déroulé en présentiel et en ligne à Goma et à Bukavu et a rassemblé les bénéficiaires ainsi que les acteurs impliqués.
Thierry Munga, Directeur de la Coopérative Amkeni, explique les grandes lignes du projet « Nous sommes basés entre Bunyakiri et Walikale, aux abords du Parc National de Kahuzi-Biega. Ce projet concerne 132 agriculteurs et habitants vivant autour du parc. Il s’agit d’un projet de 18 mois visant à renforcer la filière cacao, en installant plus de 65 hectares de plantations de cacao autour du parc, dans les villages de Kabenga, Nyamirera, Maïbano, Bunyakiri et Musenge. Une attention particulière est portée aux femmes, qui bénéficieront de formations à la fois sur la culture du cacao et sur la transformation locale des produits dérivés ».
De son côté, le Directeur du cabinet d’innovation Agricole EKAGRI Richard Murhula, est revenu sur les aspects pratiques de la formation et de l’appui : « Quatre organisations participent au consortium. EKAGRI est chargé de la formation des membres des coopératives sur les bonnes pratiques agricoles, la gouvernance coopérative et d’autres thèmes adaptés aux besoins locaux. Le consortium inclut aussi la coopérative Amkeni, ADIF et ACA. »
Les bénéficiaires remercient et témoignent leur espoir

Les femmes bénéficiaires, représentées par Zawadi Bernadette, expriment leur reconnaissance et leur engagement : « Nous, femmes bénéficiaires du projet de transformation du cacao biologique autour du Parc National de Kahuzi-Biega, disons merci à la Coopération allemande, à l’Union européenne et aux pays ACP, pour votre appui à travers la GIZ et l’ABF. Ce projet est un levier d’autonomisation, de dignité et de reconnaissance de notre rôle dans la chaîne de valeur cacao. Il renforce nos capacités techniques et nous permet de participer activement au développement local. Merci de croire en notre potentiel et de nous associer pleinement à cette transformation durable. »
Les hommes bénéficiaires, représentés par Benoit Bulambo, témoignent également :
« Au nom des hommes bénéficiaires, je tiens à exprimer notre profonde gratitude à la Coopération allemande, à l’Union européenne et aux pays ACP pour leur soutien via la GIZ et l’Africa Business Facility. Grâce à cette initiative, nous avons accès à un marché régional structuré et sommes outillés pour transformer notre cacao biologique avec une meilleure valeur ajoutée. Ce projet renforce notre autonomie économique et nous responsabilise dans la protection de l’environnement, notamment autour du Parc National de Kahuzi-Biega. Nous vous disons sincèrement merci pour cette opportunité qui change nos vies. »
La mise en œuvre sur le terrain : une phase d’identification transparente et participative
Brigitte Mushamalirwa d’ADIF explique le déroulement concret à venir : « La journée de lancement est une réussite. Les objectifs ont été clairement définis et les bénéficiaires présents tout au long de l’activité sont bien informés. Ils serviront désormais de relais dans leurs communautés pour transmettre les messages et sensibiliser autour des activités à venir.
La phase d’identification des bénéficiaires va commencer très prochainement et sera réalisée avec transparence pour s’assurer que les véritables producteurs soient ciblés » précise Brigitte Mushamalirwa.
« Notre organisation accompagnera tout ce processus en renforçant les capacités locales, facilitant l’accès aux marchés et prenant soin des plantations» conclut Brigitte Mushamalirwa consultante au sein de ADIF.
Ce projet, qui s’étendra jusqu’au 31 Décembre 2026, représente une opportunité majeure pour dynamiser la filière cacao biologique autour du Parc National de Kahuzi-Biega, renforcer l’autonomie économique des populations et protéger un écosystème fragile.
Par Omeur Mudekereza