La démarche visant la levée des immunités de l’ex-président de la République Joseph Kabila par le Sénat congolais est de nature à freiner les initiatives de dialogue pour résoudre la crise sécuritaire en RDC.
C’est ce que pense Henry Pacifique Mayala, chercheur à Ebuteli, un institut congolais de recherche sur les questions des conflits et de gouvernance.
Il estime que la crise qui secoue la RDC est non seulement sécuritaire mais aussi politique, d’où l’idée d’associer tous les acteurs majeurs au lieu de priver certains de leurs droits.
L’heure est plutôt au dialogue et non à la division, insiste-t-il. Henry Pacifique Mayala déclare : « Envisager une démarche aussi sensible que la levée des immunités d’un ancien président, dans un contexte aussi tendu, n’est pas de nature à favoriser un climat de paix. La priorité aujourd’hui, c’est de réunir tous les acteurs autour d’une même table pour discuter des vraies solutions à la crise. Exclure ou cibler un camp peut radicaliser davantage les positions. »
Il sied de préciser que les sénateurs se sont réunis jeudi dernier pour évoquer le sort de Joseph Kabila et examiner une demande de levée d’immunités de l’ancien président accusé de complicité avec l’AFC/M23.
Après un débat houleux marqué par une motion incidentielle, une commission a été constituée au Sénat pour approfondir la question.
Par Expedit Kyalu