Construite depuis 1922 pour accueillir 500 pensionnaires, la prison centrale de Bukavu compte à ce jour plus de 1800 dans de très petites cellules. La confirmation est du Directeur de cette maison carcérale José Ntumba Muya au cours d’une descente y effectuée par Radio Maendeleo vendredi 8 février 2019.
Selon lui, le surpeuplement de cette institution pénitentiaire fait que le dispensaire prévu pour la prise en charge médicale au premier degré des détenus malades soit difficile et même la prise en charge alimentaire.
Sur un ton visiblement exprimant le regret, José Ntumba Muya explique que l’Etat congolais a prévu des hôpitaux pour d’autres catégories de personnes mais pas pour les personnes détenues pourtant elles sont à sa charge.
Le Directeur de la prison centrale de Bukavu explique que le dispensaire installé dans cette maison carcérale reçoit les détenus de presque toutes les prisons des territoires qui arrivent parfois dans un état critique, ce qui conduit parfois à un débordement.
« nous avons un dispensaire à la prison centrale de Bukavu, c’est pour recueillir les malades qui nous viennent de toute la province. Qu’ils soient dans un état critique ou pas mais ils ont été poursuivis par l’Etat Congolais. Ces gens-là, nous devons continuer les soins au niveau de la prison. Il y en a aussi qui sont au niveau de la prison. On n’a pas construit des prisons pour les détenus mais on a construit des prisons pour le commun des mortels… a la prison, nous avons une capacité d’accueil de 500 mais aujourd’hui nous sommes à 1800 personnes… c’est possible que dans cette population-là, il peut y avoir des gens sains et des gens qui sont malades et nous tentons de les prendre en charge au sein de la prison », explique José Ntumba.
Il précise toutefois qu’un arrêté interministériel de 2013 a été signé entre les ministères nationaux de la santé et de la justice pour transférer les malades dans certains hôpitaux de référence.
« cet arrêté nous donne le pouvoir de référer les malades dans les hôpitaux et s’ils meurent là-bas, il y a une prise en charge qui se faire au niveau de la mairie parce qu’au niveau de la province, c’est la mairie qui s’occupe de l’inhumation des détenus qui sont morts soit au niveau de la prison, soit au niveau des hôpitaux de référence », ajoute José Ntumba.
Il précise que le maire de Bukavu est au courant de cette situation et devrait libérer les moyens nécessaires pour trouver des solutions et enterrer ces cadavres.