Les autorités de l’AFC/M23 en province sont appelées à revenir sur leur décision interdisant l’ouverture des nganda et bistrots avant 16h dans la ville de Bukavu, sauf pendant les weekends.
Dans un entretien accordé à Radio Maendeleo ce lundi 7 avril 2025, plusieurs tenanciers de ces établissements se sont dits profondément préoccupés par cette mesure, qu’ils jugent inadaptée au contexte économique et sécuritaire actuel de Bukavu et de la province en général.
« Cette décision risque de nous étouffer davantage. La crise économique est déjà assez dure comme ça », témoigne sous couvert d’anonymat un tenancier d’un bistrot. « En journée, on ne parvient même plus à avoir une dizaine de clients. Si on nous prive aussi de ces heures-là, comment allons-nous survivre ? »
Ces tenanciers affirment être disposés à collaborer avec les autorités pour améliorer la sécurité dans la ville, notamment en signalant tout comportement suspect dans leurs environs. En retour, ils demandent qu’on leur permette d’exercer leur métier dans des conditions plus favorables.
Selon eux, plusieurs nganda et bistrots proposent aussi des services de restauration, nécessitant un fonctionnement en journée pour équilibrer leurs recettes, surtout en cette période d’insécurité où beaucoup préfèrent ne pas sortir en soirée.
« Plutôt que de restreindre nos horaires, les autorités devraient nous accompagner. Nous sommes des acteurs économiques et sociaux qui peuvent aussi contribuer à la paix, à condition de pouvoir travailler dignement », a ajouté notre source.
Pour rappel, lors d’une interview accordée à la presse locale le weekend dernier, le vice-gouverneur chargé des questions politiques et administratives sous l’AFC/M23, Dunia Bwenge Doux, avait annoncé que dorénavant, les nganda et bistrots ne seraient autorisés à ouvrir qu’à partir de 16h, excepté les weekends, et ce, sur toute l’étendue de la ville de Bukavu.
Par Omeur Mudekereza