La défense d’Abbas KAYONGA demande à la Cour Militaire du Sud-Kivu de déclarer non fondées toutes les accusations retenues contre lui et vingt six de ses coaccusés et par conséquent de les en acquitter.
C’est l’essentiel des plaidoiries faites au cours de l’audience de mardi 13 mars 2018.
A l’audience de ce jour, les avocats du prévenu principal ont plaidé sur les préventions de détention illégale d’armes, la destruction méchante, l’association des malfaiteurs et la participation criminelle.
Pour toutes ces préventions les avocats d’Abbas Kayonga ont fait observer à la Cour que le ministère public a dénaturé les faits de la cause.
Ils soutiennent que tout au long de l’instruction et le jour du réquisitoire, l’organe poursuivant n’a pas réussi à produire des éléments suffisants pour prouver que réellement leurs clients avaient commis ces infractions.
Concernant la détention illégale d’armes de guerre, la défense d’Abbas fait remarquer que les armes présentées par le ministère public appartient plutôt aux FARDC et non à leurs clients.
Pour eux, le prévenu Abbas Kayonga est victime d’un complot des hommes d’affaires de Bukavu qui ne voulaient plus le voir à la tête de la cellule de lutte contre la fraude minière vu qu’il était très rigoureux quant au détournement.
Ils ajoute que Abbas Kayonga a rendu de beaux et loyers services à la province surtout en renflouant les caisses de l’Etat et en décourageant la fraude mais il est inconcevable qu’un tel sort lui soit réservé.
Selon la partie défenderesse, il s’agit d’un bon citoyen qui a été attrait devant la justice pour des faits fomentés par les personnes qui s’enrichissent à travers la fraude et la contrebande.
En ce qui concerne la prévention de destruction méchante, la défense fait savoir qu’avec uniquement trois armes AK47 détenues par les policiers commis à la garde d’Abbas, il était impossible de tirer et atteindre la résidence du gouverneur de province.
Concernant la prévention de la participation criminelle, la défense soutient que tout au long de l’instruction, le ministère public n’a pas réussi à déterminer le niveau de participation de chacun des prévenus dans les faits qui l’ont emmené à saisir la Cour.
Elle estime que toutes les personnes qui se trouvaient chez Abbas le jour des événements, y étaient les uns pour compatir avec leur chef suspendu, les autres pour lui rendre compte des menaces dont ils étaient victimes après cette suspension et les autres pour participer à une veillée de prière.
En effet, ajoute ces avocats, après la suspension d’Abbas à la tête de la cellule provinciale de lutte contre la fraude, les aviseurs ont subi des menaces sérieuses et leur sécurité n’étaient plus garantie.
Signalons que les audiences se poursuivent ce mercredi avec la clôture des plaidoiries des avocats d’Abbas sur le reste des préventions et éventuellement les répliques et contre répliques sur les plaidoiries de toutes les parties au procès.