En cette dernière journée de l’année 2022, en ma qualité de Président de la Fédération des anciens d’élèves de Jésuites en RDC, FENAJEC, en sigle, je me fais le devoir de rappeler à tous les anciens élèves des écoles Jésuites en RDC et particulièrement à ceux du Collège Alfajiri, leur devoir redevabilité par un retour de l’ascenseur.
D’entrée de jeu, un constat se dégage, aujourd’hui, nos Collèges ont besoin de nous pour un fonctionnement optimum et surtout pour garder le niveau et la qualité des enseignements qui y sont dispensés. Je vais m’appesantir sur le collège Alfajiri (Collège Notre Dame de la Victoire) que je viens de visiter.
En effet, devant le tarissement des dons et autres appuis venant de l’étranger, il est urgent que les anciens élèves des collèges Jésuites prennent la relève et mettent la main à la pâte à travers un réseau efficace et redynamisé.
En bon leaders sociaux, les anciens élèves devront comme une lumière, que dis-je, comme un Phare allumé au-dessus du Collège et même, de la Ville de Bukavu, réagir vigoureusement pour arrêter la dégradation de notre Alma Mater. Et ce, par la réalisation des actions et projets concrets en vue de stopper sa dégradation et d’inverser la tendance en imprimant un changement positif du Collège pour garder la qualité et l’excellence de l’éducation dispensée en ce lieu mythique de notre mémoire collective.
La remise en état du Collège exige de nous, à mon avis, et ce, après une visite sur terrain ce 30 décembre 2022, beaucoup d’efforts et des moyens.
En me hasardant à donner une estimation profane après la visite, l’énormité de besoins exige des moyens qui pourraient se monter à plus d’une dizaine des millions de dollars américains. Ceci n’est pas dit pour décourager les bonnes volontés et les initiatives en cours que je soutiens totalement, par ailleurs. C’est un réalisme tiré des nombreuses années d’expériences pratiques.
C’est pour cela que nous devrions, retenir une approche globale en élaborant plusieurs projets regroupés dans un Programme dénommé Plan de réhabilitation du Collège. Celui-ci devra ensuite metre assorti d’un Plan d’actions et d’un Budget en harmonie avec le chronogramme de mise en oeuvre . Des indications précises sur les sources de financement devraient être données.
A mon avis, après le constat fait au terme de la visite de ce jour ; actuellement, être Recteur du Collège Alfajiri est une tâche herculéenne, presque impossible étant donné l’étendue des problèmes que connaît cette institution d’enseignement qui nous a vu tous passés. L’ampleur de la dégradation de cette Institution, vieille de plus de 80 ans, exige de nous tous une prise de conscience de l’urgence qu’il y a d’agir.
C’est pour cela que, profitant des discussions récentes qui sont en cours à l’occasion de la peinture en rouge de certains murs du Collège et de l’enthousiasme dégagé pour garder la couleur originelle ou naturelle « Pierre de France », je rappelle que dans le passé, nous avons eu des soubressauts dans ce sens, j’espère que de ceux-ci naîtront des actions pérennes et efficaces profitables au Collège.
Les actions entreprises dans ce cadre ont permis dans le passé de refaire les balustrades. Ce fut un succès. Un montant de plus de 16.000 USD (Seize mille dollars américains fut réuni par les anciens en un temps record. Après le tremblement de terre et les fissures dans certaines des 4 tours de notre alma mater, il y eu d’autres tentatives qui connurent moins de bonheur, dont notamment la tentative avortée de mise en place d’une Coopérative dont les excédents de gestion devraient servir aux première interventions en attendant les cotisations. Ceci ne devraient pas décourager les bonnes volonté, au contraire !!!.
Au regard de ce passé et d Nouvel Elan actuel, je nous propose, d’adopter une approche de réhabilitation globale allant de la réhabilitation de : la grande salle d’études, la chapelle, la piste d’athlétisme, le bassin de Natation du Collège en passant par le réfectoire, la cuisine, l’internat, la grande salle, la salle de gymnastique, le renouvellement de la peinture antirouille et à certains endroit le remplacement des tôles, la pose des carreaux, le vernis de fenêtres, portes et autres ouvrages en bois, la modernisation des latrines et certainement des tuyauteries et autres fils électriques etc. Comme vous le voyez, la tâche est énorme et exige un engagement de nous tous.
Notre gratitude envers le Collège devrait se concrétiser par le retour, même symbolique, sur le lieu de notre formation pour ceux qui le peuvent et l’engagement dans un partenariat gagnant de contribuer régulièrement aux frais de fonctionnement, de maintenance et de réhabilitation. Cette Action pourrait prendre la forme de la constitution d’un Fonds permanent de réhabilitation qui pourrait être alimenté par les cotisations et des dons par exemple.
Les anciens pourraient s’engager de donner au Collège, à travers ce fonds ou un autre mécanisme à mettre en place, un montant symbolique d’un minimum de 12 dollars par mois et par collégien.
Dans ce rêve non impossible, je me dis que si nous parvenons à convaincre 1.000, 5.000, et pourquoi pas 10.000 anciens élèves du Collège ( éparpillés à travers le monde et dont le grand nombre se trouve à Bukavu) à participer à ce Fond directement versé au Collège sur des comptes bancaires et/ou en monnaie électronique gérés directement par les autorités du Collège et sur lesquels un rapport est régulièrement transmis aux contributeurs ; nous aurons fait œuvre utile. Ce réseau solide de 5 à 10.000 collégiens cotisant chacun une moyenne de 100 dollars par an pourra permettre de réunir un montant de 500 000 (cinq cent mille) à 1 000 000 (un million) de dollars annuellement qu’exige le fonctionnement, la maintenance et la réhabilitation du collège sur un programme étalé sur 10 à 15 ans. Il y a urgence, car demain, ça risque d’être trop tard.
Poursuivant sur cette lancée et pour permettre de clarifier ces idées encore embryonnaires, nous proposons, compte tenu de l’ampleur de la dégradation constatée, à tous les anciens, l’organisation, au cours du dernier trimestre de l’année 2023, sur le site du Collège Alfajiri ( dans la Salle d’études), d’un atelier de réflexion en vue de l’élaboration d’un Programme Décennal de Réhabilitation du Collège Alfajiri d’en proposer le Coût global et les indications nécessaires à la recherche des moyens auprès des anciens en priorité, des hommes de bonne volonté et auprès de tous les autres bailleurs.
Cette action pourrait être complétée par l’amorce des démarches visant l’inscription du Collège Alfajiri comme monument à protéger par l’UNESCO en tant que patrimoine de l’humanité.
Je ne puis terminer cet appel, sans présenter aux uns et aux autres, mes meilleurs vœux pour l’année 2023 et confier les Anciens Elèves des Collèges Jésuite de la RDC à la Protection de la Sainte Vierge Marie, Notre Mère de Miséricorde.
Bonne et heureuse année 2023 à vous tous ainsi qu’à toute vos Familles.
Fait au Centre Spirituel Amani, le 31 décembre 2022
Séraphin BAHARANYI NACIYIMBA
Président Féderal de la FENAJEC