La société civile de la Province du Sud-Kivu et celle de la province du Nord-Kivu viennent d’écrire une note de plaidoyer au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour demander le renouvellement, pour deux ans du mandat de la MONUSCO en RDC.
Cette note a été rédigée à l’issue d’une réunion stratégique tenue du 15 au 16 février 2019 à Goma au Nord-Kivu.
Au cours d’un point de presse tenue à Bukavu, le président du bureau de coordination de la société civile au Sud-Kivu Me Patient Bashombe a tenu à préciser que la société civile n’est pas contre le renouvellement du mandat de la MONUSCO mais sa mission doit beaucoup agissante.
Il précise que bientôt la mission onusienne va totaliser 20 ans en République Démocratique du Congo mais jusque-là elle est loin d’accomplir sa mission car les groupes armés continuent à faire la loi au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
Selon me Patient Bashombe, au bout des deux prochaines années, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo devrait se muer en mission pour le développement.
« … aujourd’hui on va souffler sur vingt bougies de la présence de mission onusienne dans notre pays alors que la question des groupes armés n’est pas finie… si on doit renouveler le mandant de la MONUSCO, ça doit se faire cette fois-ci de manière responsable. Nous exigeons que la MONUSCO accentue son action principalement sur la neutralisation et l’élimination des groupes armés. D’ici deux années, la MONUSCO n’aura plus de sens si on continue de parler des groupes armés dans nos deux provinces », affirme le président du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu avant de proposer qu’il soit mis en place un plan d’actions pour les deux ans « nous proposons qu’il soit mis en place un plan d’action plein pour les deux années à venir. C’est-à-dire, de tel mois à tel mois on élimine tel ou tel autre groupe armé de manière qu’au bout de deux ans, la mission des Nations Unies se muent en mission développement. On ne doit pas continuer indéfiniment à conserver l’activisme des groupes armés dans notre pays », estime Me Patient Bashombe.
Il rappelle que les seules provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu comptent plus de 120 groupes armés, une situation qui ne devrait pas continuer car les congolais devraient souffler un vent nouveau après les élections du 30 décembre 2018.
Me Patient Bashombe assure que la société civile des deux provinces a adressé une autre lettre au président de la République Félix Tshisekedi afin qu’il prenne en compte la situation sécuritaire au Sud-Kivu et au Nord-Kivu.