La République Démocratique Du Congo célèbre ce samedi 30 juin 2018 le cinquante-huitième anniversaire de son indépendance considérée comme l’accès à la souveraineté nationale et internationale.
Après avoir tenté d’examiner ce qui reste des acquis de cette journée sur le plan des infrastructures au Sud-Kivu, Radio maendeleo a mené une réflexion en vue de faire un essai d’analyse sur l’évolution politique du pays.
Lors de son accession à l’indépendance, les congolais ont hérité un pays qui sur le plan politique n’était pas du tout stable.
Ceci a conduit à ce que le tout premier président Joseph Kasavubu et son premier ministre Patrice Emery Lumumba se destituent mutuellement conduisant enfin à la prise de pouvoir par Joseph Désiré Mobutu.
La RDC a connu dix régimes allant de Joseph Kasavubu de 1960 à 1965 en passant par Mobutu avec des moments forts comme le régime du haut commandement militaire, le régime autoritaire du Parti Etat et le régime de la première transition pro démocratique.
Viendra ensuite le régime de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération AFDL qui a persisté jusqu’aux élections de 2006. Tous ces moments été parfois teintés de turbulence et même de moments de gloire.
A ce sujet, il ya lieu d’affirmer que les meilleurs moments vécus par les congolais n’ont été que de courte durée et la RDC est allée de crise en crise sauf une petite période de stabilité pendant les règnes des présidents Mobutu et Laurent Désiré Kabila qui, malheureusement, n’ont pas connu une bonne fin.
Après toutes les péripéties de l’AFDL, du MLC et du RCD, les élections de 2006 ont été présentées comme une thérapie au retard de développement et à tous les échecs enregistrés par les gouvernements précédents.
Malgré ces élections qui ont ouvert la porte à la troisième République, le peuple congolais a eu du mal à jouir des dividendes de la démocratie ou de l’indépendance comme la liberté, la participation à la gestion de la chose publique, l’amélioration des conditions sociales et économiques ainsi la répartition équitable des biens.
Aujourd’hui, les richesses nationales sont reparties entre les mains d’une classe politique ou règnent la cacophonie, la corruption, le clientélisme et le primat des intérêts privés au détriment des intérêts de la nation.
Cette situation persiste malgré les promesses électorales et les discours politiques fantaisistes et machiavéliques des uns et des autres lors deux cycles électoraux de 2006 et 2011.
Après l’expiration du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila en décembre 2016, l’incertitude, le flou et la cacophonie ne font que s’amplifier sur le processus électoral en cours.
Des observateurs n’hésitent pas à parler de tâtonnements politiques ou alors d’un éternel recommencement dans un pays où la majorité au pouvoir continue à mettre en exergue la souveraineté nationale face aux nations étrangères.
Par ailleurs, la question qui reste sur les lèvres de plusieurs congolais est de savoir si on parlerait encore d’une Constitution après sa première révision en 2011 pendant que les institutions qu’elle a mises en place ont totalement dépassé le mandat, d’autres n’ont jamais existé et pendant que les politiciens semblent l’avoir remplacé par un Accord, du reste torpillé, dit de la Saint Sylvestre.
Tout ceci se couple à une dégringolade et une médiocrité qui s’observe au sein de l’administration publique qui, elle-même, est allée de réformes en réformes sans résultats palpables sur le terrain.
D’aucuns pensent que les acteurs politiques, la société civile et tous les congolais en général devraient réfléchir sur les acquis des cinquante ans d’indépendance sur le plan politique, faire une sorte d’autopsie et lever les options pour une vraie démocratie au lieu de crier à une souveraineté qui n’est pas vécue dans les faits.