Les activités ont tourné au ralenti ce mercredi premier Aout 2018 dans le territoire de shabunda. Le grand marché, magasins, boutiques et pharmacies n’ont pas ouvert leurs portes.
Et pour cause la société civile de Shabunda a organisée une journée ville morte pour dénoncer la sur taxation lors de l’embarquement à l’aérodrome de ce territoire.
Selon le président de cette structure citoyenne Joseph Mpeseni les passagers paient 37 dollars pour la taxe de fonds de développement pour les infrastructures aéroportuaires (IDEF) appelée Go-pass plus la taxe provinciale alors que dans d’autres aérodromes de la province, le total est 15 dollars par passager soit 10 dollars pour le Go-Pass et 5 dollars pour la taxe provinciale.
Il ajoute qu’il est inconcevable que le vaste territoire qui est le plus enclavé de la province soit soumis à des pareilles tracasseries au détriment de la population qui, du reste, traverse des conditions difficiles.
Si les réclamations de la société civile ne trouvent pas gain de cause, Joseph Mpeseni menace que la société civile va empêcher l’atterrissage des avions à Shabunda dans les prochains jours.
« … lorsque nous avons commencé les discussions avec les autorités, il a été convenu qu’il fallait payer 20 dollars mais ces agents n’acceptent pas. Ils continuent à percevoir les 37 dollars. A ce titre, nous disons qu’il n’y aura pas de vol à Shabunda tant que les autorités n’auront pas répondu aux désidératas de cette population enclavée du territoire de Shabunda. On a présenté un document écrit en privé aux fins de dire que l’argent qu’ils perçoivent ici est utilisé pour payer les agents qui travaillent dans cette régie des voies aériennes alors qu’ailleurs l’Etat congolais est responsable de payer ses agents… », se plaint Joseph Mpeseni.
Il précise que par vol on compte environs 15 passagers, d’où 555 dollars par atterrissage ou décollage d’un engin. Une situation qui ne contribue en rien au développement de ce territoire situé à plus de 340Km de la ville de Bukavu, regrette-t-il.
Notez que cette action entre dans le cadre de la campagne de désobéissance fiscale entamée dans le territoire de shabunda depuis le début du mois de Juillet afin d’exiger la réhabilitation des infrastructures routières dans cette partie du Sud-Kivu.
Actuellement, la voie aérienne reste la seule voie facile pour accéder dans vaste territoire du Sud-Kivu riche en minerais avec des terres arables pour l’agriculture.
Rappelons que la taxe de fonds de développement pour les infrastructures aéroportuaires (IDEF), appelée également «Go pass » a été revue à la hausse début janvier 2017. Pour les vols domestiques, cette taxe est passée de 10USD à 35 USD. Pour les vols internationaux, le Go-pass coûte désormais 58 USD au lieu de 45 USD, soit une majoration de 13 USD.
D’après des sources proches de la RVA, l’augmentation de cette taxe est consécutive aux améliorations effectuées au sein des infrastructures aéroportuaires de la RDC. La taxe permettrait selon ces sources de couvrir les charges de maintenance.
Alors que les pistes des aéroports de N’Djili à Kinshasa, de Goma et de Lubumbashi ont été réhabilitées ainsi que les bus de tarmac et les équipements de la tour de contrôle; la maintenance de ces nouvelles infrastructures nécessitait des moyens supplémentaires, ont-elles expliqué.
Il faut remarquer malheureusement que ce taux est appliqué dans d’autres aérodromes qui n’ont jamais subi une quelconque réhabilitation. C’est la cas de celui de Shabunda qui se trouve dans de très mauvaises conditions, selon des sources de la société civile locale qui se posent la question de savoir à quoi sert cet argent.