Les activités sont paralysées depuis tôt le matin de mardi 10 mars 2020 dans le groupement de Mumosho en territoire de Kabare au Sud-Kivu.
A la base, les habitants se sont réveillés très tôt dans la rue pour manifester contre le silence des autorités dans le dossier foncier qui les oppose à Bakulikira Nguma Janda au sujet de l’occupation de la concession dite Six qui jadis appartenait à la société Pharmakina.
Dans cette manifestation, les habitants en colère ont marché de Mumosho-Centre jusqu’à Nyantende. Ici, les barrières de la Police de Circulation Routière et du Fonds National d’Entretien Routier FONER ont été détruites.
Selon des témoins sur place, des troncs d’arbres ont été placées sur la route nationale N°5. Pour l’instant, aucune circulation n’est possible entre la ville de Bukavu, les groupements de Karongo-Nyangezi et la cité de Kamanyola en territoire de Walungu ainsi que la ville d’Uvira.
« c’est depuis 4h du matin que la situation est confuse à Mumosho dans tout le groupement… la population a barricadé la route nationale N°5 au niveau de Mumosho-Centre et elle a refusé toute circulation entre Bukavu et Uvira. C’est une façon de dire non à la spoliation de nos terres parce que la population a remarqué que les autorités sont restées silencieuse face à cela pourtant c’est depuis longtemps que nous les avons saisies… en tout cas les boutiques n’ont pas ouvert et toutes les activités sont paralysées et nous n’allons pas nous arrêter jusqu’à ce que la solution soit trouvée », insiste l’un des manifestants et Président de la société civile de Mumosho Pascal Aganze.
Contacté, le chef de groupement ad intérim du groupement de Mumosho Bagalwa Bigirinama Innocent confirme la présence des barricades sur la route nationale N°5 et la persistance des tensions dans le chef des habitants.
Il appelle les manifestants à la retenue et à ne pas s’en prendre aux biens publics et d’attendre l’issue du dossier avec le soutien des autorités au plus haut niveau.
Déjà dans la journée de lundi 9 Mars, une vive tension a été rapportée entre la population qui s’est opposée aux éléments de la police qui sont venus exécuter un ordre du parquet en vue de permettre le cours normal de ce dossier en justice.
Alors que le commandant de la Police au Sud-Kivu Jean Bernard Bazenge a précisé qu’aucun policier n’a été tué dans les échauffourées, des sources sur place nous apprenons qu’il y aurait au moins deux policiers blessés dont l’un dans un état critique.
Au moins 23 personnes ont été également brièvement interpellées mais relâchées un peu plus tard dans la soirée, à en croire la société civile locale.
Etienne Mulindwa