Les détenus de la prison centrale de Kalehe font actuellement face à plusieurs difficultés. C’est notamment une maladie dénommée « eleki » qui attaque et détériore les organes génitaux des détenus hommes, le manque d’eau potable, des médicaments pour la prise en charge ainsi que la nourriture.
C’est ce qui ressort d’une visite de monitoring effectuée au sein de cette maison carcérale par la société civile de Kalehe.
Dans un entretien sur place avec la société locale de Kalehe, le président de cette structure citoyenne Pascal Nabulera parle des conditions carcérales qui ne respectent les droits humains.
En plus de l’absence de l’eau potable et des médicaments, Pascal Nabulera ajoute que les détenus passent la nuit à même le sol et n’ont pas à manger car la dernière assistance du gouvernement provincial date du mois d’Avril 2020.
Il plaide pour une meilleure prise en charge des détenus et pour l’accélération du traitement de leurs dossiers afin que ceux qui méritent d’être libérés le soient au lieu de passer des années en prison sans être entendus.
« … aujourd’hui quand vous voulez visiter un prisonnier, on vous oblige de l’argent. Soit 2000fc ou plus. Si vous n’en avez pas, vous rentrez avec votre nourriture. Dans cette prison, il n’y a pas d’eau. Les toilettes sont fermées et presque inaccessibles. Les prisonniers ne sont pas nourris ; en tout cas ils ne mangent pas. La dernière fois qu’ils ont reçu l’assistance du gouvernement provincial c’est depuis avril 2020. Bientôt une année déjà… en plus de cela, il y a des maladies qui commencent à attaquer les détenus. Les organes génitaux sont en train de se détériorer et c’est vraiment dangereux. D’ailleurs il y a l’un d’eux, originaire de Nyabibwe, qui risque de mourir. Il n’y a pas de médicaments. Ce sont des détenus qui dorment à même le sol, sans matelas et sans lits ni couverture. Je crois que le gouvernement doit changer sa politique car bien que détenues, ces personnes ont des droits… et puis, nous insistons sur le fait que les détenus souffrent car ils passent des mois voire des années sans être présentés devant leur juge naturel… avec tout cela, les sanctions doivent tomber contre toutes les personnes à la base de cela… », insiste Pascal Nabulera.
Ces informations sont confirmées par des sources à l’intérieur de la prison de Kalehe et qui ont requis l’anonymat. Signalons que la prison de Kalehe compte actuellement 52 détenus, à en croire les mêmes sources.
Lire aussi à ce même sujet la situation dans la prison centrale de Shabunda https://www.radiomaendeleo.info/2021/02/01/societe/sud-kivu-des-cas-de-malnutrition-aigue-enregistres-dans-la-prison-de-shabunda/
Par Etienne Mulindwa