Plus de 50 jours depuis que le territoire de Shabunda est coupé des villes de Bukavu et de Goma, suite à la prise par de ces dernières par les troupes de l’AFC/M23, il s’observe une grave pénurie de produits de première nécessité.
Dans le grand marché, les boutiques comme dans structures sanitaires, rien ne marche.
La société civile locale alerte sur les conséquences de cette situation, qui affecte tous les secteurs, notamment celui de la santé.
Selon nos sources, plusieurs structures médicales sont confrontées à un manque criant de médicaments, exposant ainsi les patients à des risques évidents de décès.
À cela s’ajoute la pénurie de produits manufacturés, aggravant les conditions de vie des habitants de Shabunda depuis plus de deux mois.
Les effets se font ressentir partout, explique Me Isaac Kilunga, président de la société civile qui indique que les structures sanitaires étatiques y compris les officines privées sont dépourvues de médicaments.
Sur place, les marchés sont pratiquement vidés et les agents de l’État ne perçoivent plus leur salaire.
Pour la société civile locale, la population de Shabunda meut lentement depuis la rupture de son approvisionnement par Bukavu et Goma, deux principales sources de qui dépend ce territoire le plus vaste du Sud-Kivu.
L’isolement est d’autant plus dramatique que Shabunda est un territoire enclavé dont l’accès est impossible par voie routière.
Me Isaac Ilunga, président de la société civile de Shabunda, lance un appel pressant pour un retour rapide à la paix dans la province du Sud-Kivu.
Nous vivons à moitié morts ici à Shabunda. Vous savez que notre territoire est enclavé. Pour survivre, nous dépendons des avions venant de Bukavu ou de Goma qui nous ravitaillent en produits de première nécessité. Mais depuis plus de 50 jours, à cause de la crise politique que traverse notre pays, Shabunda est totalement coupé de Bukavu et de Goma. Nous sommes à bout. Les hôpitaux manquent de médicaments et d’équipements. Les boutiques et les magasins sont vides. Les pharmacies et les marchés sont quasi inexistants. En rassemblant tous ces éléments, nous pouvons dire qu’à Shabunda, nous survivons à peine, mais en réalité, nous sommes déjà morts. Indique Me Isaac Ilunga.
De Shabunda, par Papy Mulingati