Depuis le 19 mai 2025, une dizaine de journalistes et blogueurs prennent part à un atelier de cinq jours à Bukavu. Cette session est organisée par l’Action pour la Promotion et la Protection des Espèces Menacées (APEM), en partenariat avec Kilalo Presse. Elle vise à renforcer les compétences des professionnels des médias dans la couverture des enjeux environnementaux dans la région des Grands Lacs.
À l’ouverture de l’atelier, le chef d’antenne d’APEM a souligné que cette initiative entend encourager les journalistes à s’approprier la lutte contre la criminalité environnementale à travers leurs productions : articles, documentaires, reportages, etc. Rendus accessibles au grand public, ces contenus devraient contribuer à un changement de comportement au sein des communautés et servir de base pour des actions de plaidoyer en faveur de la justice climatique.
Samuel Béni, consultant à Kilalo Presse et formateur dans cet atelier, précise que le journalisme environnemental exige aujourd’hui bien plus qu’une capacité à raconter. Il nécessite des connaissances pointues en écologie, droit environnemental, politiques publiques ou encore résilience climatique. Ces éléments sont essentiels pour mieux comprendre des problématiques complexes comme la déforestation, le braconnage, la pollution minière, le changement climatique ou l’accaparement des terres.

Le journaliste ou blogueur environnemental est aussi invité à diversifier ses formats : vidéos, podcasts, infographies, photographies documentaires, en gardant une rigueur d’analyse et un ancrage local. Il devient un relais de savoir, un éducateur des communautés, un dénonciateur des abus et un interlocuteur des décideurs.
Samuel Béni insiste par ailleurs sur la nécessité d’un engagement personnel. Le journaliste environnemental ne peut se limiter à l’observation : il doit entretenir une sensibilité à la nature, comprendre les luttes locales et maîtriser les outils juridiques pour porter un plaidoyer crédible. « L’environnement, ce n’est pas seulement une thématique journalistique : c’est un combat humain, politique et culturel. Il faut des voix fortes pour le porter », a-t-il déclaré.
Au cours de cette formation, plusieurs intervenants ont apporté des éléments clés pour permettre aux participants d’orienter efficacement leurs productions. Ces derniers, visiblement engagés, remercient APEM et Kilalo Presse pour cette initiative et promettent de faire de la défense de l’environnement un pilier de leur travail.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Réseau des défenseurs environnementaux, luttant contre la criminalité environnementale transnationale dans les forêts du bassin du Congo », financé par le Fonds de solidarité pour le projet innovant exécuté par APRM. Il prendra fin le vendredi 23 mai 2025.
Par Mapendo Linda