Plus de six mois après la mise en place de la commission d’identification et vérification des sites impropres à la construction, des constructions se poursuivent dans des endroits déjà identifiés.
Parmi ces sites on note les cimetières de la Ruzizi, celui de Brasserie Km4 et Musigiko, le flan des cliniques universitaires, la colline surplombant la rivière Ruzizi vers Gyamba, les collines Point Point, Kabwa kasire et Ruvumba ainsi que les sites du bassin du collège et la colline derrière l’ITFM/Bukavu.
Sur tous ces sites, ce sont des maisons qui naissent jour et nuit. Du côté des autorités ce sont des annonces et des descentes sur terrain sans action concrète.
Parmi les annonces, l’on note la descente sur terrain du Gouverneur de province en date du 14 février 2020 pour lancer la campagne de démolition des maisons. Et déjà le 16 février, des maisons ont été détruites à Gyamba et à Nguba.
Depuis lors, ce sont des décisions sont annoncées sot par le ministre des infrastructures soit par le Gouverneur. Pendant ce temps, ce sont des maisons qui continuent de pousser comme des champignons dans les cimetières cités ci-dessus et dans bien d’autres sites impropres à la construction.
Le 14 juillet dernier le ministre Emmanuel Ndigaya a remis des lettres de mise en demeure demandant à ceux qui ont construit dans le cimetière de la Ruzizi de démolir endéans 8 jours.
Un jour après, soit le 15 juillet, le Gouverneur en personne appuie sur l’accélérateur en réunissant les membres de la commission pour la même question qui ont expiré le 22 juillet dernier.
Toujours en ce qui concerne le cimetière de la Ruzizi, le maire de Bukavu avait annoncé le déploiement imminent des éléments de la police pour empêcher les constructions. Sur le terrain, rien n’a changé et les spoliateurs poursuivent leur mission.
En rapport avec la protection des 10m de rive du Lac-Kivu, lors de la récente le 19 juillet dernier sur le littoral du Lac-Kivu jusque vers Kalengera, le Gouverneur a ordonné la démolition des maisons érigées sur des caniveaux et qui ne respectent les 10m de rive ainsi que celles sur les installations de la REGIDESO et la SNEL.
Nombreux estiment que, pour éviter des catastrophes en saison pluvieuse prochaine, il est temps que toutes les décisions prises soient exécutées. Des analystes proposent également que l’on ne parle plus de site impropre à la construction mais plutôt de sites impropres à la vente.
Pour rappel, une commission de vérification et d’identification des sites impropres à la construction dans la province du Sud-Kivu a été mise en place depuis décembre 2019 par le Gouverneur Théo Ngwabidje Kasi.
Il s’agit d’une commission qui devait se charger d’identifier les sites impropres à la construction, faire un état des lieux des cas de constructions anarchiques puis en faire rapport à l’autorité provinciale qui en est le président pour des dispositions utiles.
Parmi les dispositions annoncées dans l’arrêté du Gouverneur, la démolition des maisons, le déguerpissement ou la délocalisation des personnes ayant construit sur les sites impropres et même des sanctions à l’endroit des personnes qui octroient des titres à ces endroits.
Etienne Mulindwa