La suspension des certaines activités de grandes masses par le chef de l’Etat est une bonne décision mais les conséquences sur le plan économique sont négatives.
C’est notamment la famine qui va frapper la population, le chômage imposé à certains agents ou fonctionnaires, la perte du pouvoir d’achat, la diminution des recettes de l’Etat, la diminution des importations mais aussi la baisse de l’offre et de la demande des produits de consommation
Cette réflexion est du professeur Augustin Mutabazi, jeudi 19 mars 2020 lors d’un entretien avec radio Maendeleo.
Il précise qu’avec toutes les mesures liées à la riposte de la pandémie du coronavirus, il y a une baisse élevée des activités économiques en RDC en général et au Sud-Kivu en particulier qui dépend surtout des pays étrangers.
Le professeur Augustin Mutabazi renseigne que certains habitants qui n’ont pas la possibilité de faire des provisions dans leurs ménages seront certainement frappés par la famine et ceux qui ont un peu de moyen risquent aussi de manquer les produits sur le marché.
« Imaginez l’impact sur la consommation des boissons et des aliments. Une société comme la Bralima et tous ceux qui vivent grâce à ses produits vont fermer. Il n’y a pas que cela, il y a des attroupements dans les grands marchés comme le marché de Kadutu, on va constater qu’il y aura baisse de la consommation, les gens ne vont plus consommer car on les empêche de consommer. Ils n’organisent pas des fêtes de mariage, pas de consommation de produit, de la nourriture à grande échelle. Quand il y a baisse de la consommation, y aura baisse de l’offre. A court terme, c’est le chômage obligé car les gens vont rester à la maison ou chômage induit car les activités sont fermées. Il y aura perte d’emploi, et donc perte de revenu, perte du pouvoir d’achat, réduction des recettes de l’Etat, bref il y aura la faim. Les gens risquent de mourir plus de la faim que du coronavirus. Les gens n’ont pas la possibilité de faire les stocks. Demandez à quelqu’un qui n’a même pas 5000 FC de rester à la maison, c’est très grave », a-t-il expliqué.
Il appelle le gouvernement congolais à revoir urgemment son budget pour la riposte de cette pandémie et solliciter l’aide de certains partenaires étrangers pour un appui en équipement médicaux et en moyen de subsistance.