Le gouvernement provincial rappelle la population du Sud-Kivu et en particulier les vendeurs et vendeuses des poissons frais, la décision du gouvernement central portant interdiction de la traversée aux frontières congolaises des marchandises en rupture avec la chaine de froid en provenance des pays voisins.
Il s’agit notamment des poissons frais, de la viande boivine et de la chair des poules en provenance des pays étrangers. Le gouvernement provincial a rappellé cette décision le week-end à l’issue de la rencontre organisée par le Projet de Facilitation du Commerce dans la Région des Grands Lacs PFCGL.
Le gouvernement provincial qui rappelle cette mesure dit craindre que cette rupture de la chaine de froids expose ces produits à la détérioration rapide pour ainsi amener la population à acheter les aliments impropres à la consommation.
Le Ministre provincial du commerce extérieur Muller Ruhimbika fait savoir qu’il a été constaté depuis quelques temps que du poisson frais, la chair de poule et la viande bovine en provenance de l’étranger sont déchargés dans les pays voisins pour enfin être acheminés en province sans protection.
Le porte parole du gouvernement provincial et ministre provincial de la Santé le Docteur Vincent Cibanvunya indique que ces aliments présentent une ménace réelle pour la santé publique.
« … laisser ces poissons qui sont avariés être consommés, ça va être pire et nous allons plus dépenser sur le plan de la santé car nous pouvons faire face à des maladies qui vont vraiment nous couter très cher et c’est là même la vraie raison … c’est important que nos mamans comprennent aussi et nous avons beaucoup insisté là-dessus, nous devons cultiver et promouvoir la conscience collective… », explique-t-il.
Membre du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, Nicolas Kyalangalilwa plaide pour la protection des femmes qui exercent le petit commerce transfrontalier et qui se rendent au Rwanda à la recherche de ces marchandises.
« … c’est une bonne chose d’avoir des lois qui protègent contre toute forme de maladie mais il est aussi du devoir de l’Etat de mettre en place des lois qui protègent ces femmes qui doivent subvenir aux besoins de leurs familles grâce à ce petit commerce… nous avons choisi de discuter avec les services de l’Etat pour leur dire de se rassurer qu’il y aura une solution qui protège en même temps le plus grand nombre de notre population, qui protège notre économie mais aussi qui protège les plus démunis », explique le responsable de la composante confession religieuse au sein du bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu.
La rencontre a mis autour d’une même table certains membres du gouvernement provincial, la société civile, les responsables des services frontaliers de la province et la mairie de Bukavu.
Cette rencontre intervient après deux jours de sit-in organisés par les femmes vendeuses des poissons frais devant le bureau de la Direction Générale des Douanes et Accises DGDA pour reclamer leurs marchandises interceptées au niveau des postes frontaliers de Ruzizi.
Ces marchandises ont été detruites conformément à la loi car jugées impropres à la consommation, révèlent nos sources.